Vous présentez Fabrice LIEGEOIS est simple, en un mot
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Quatrième de couverture de l'intégrale du 31 octobre 2015

Partie 3, Marinèt Bwa Chech pour le 1er octobre 2015 :
Le 14 avril 1972, à Harlem, un drame se joue dans les rues d'un quartier laissé à l'abandon. Crimes, drogues et pauvreté, le lot quotidien des riverains Harlemites. Abigail Richardson n'est plus. Marinèt Bwa Chech l'a remplacée. Une femme de 39 ans devenue une matronne qui détient des pouvoirs issus de ses ancêtres. Intransigeante avec son entourage. Vengeresse avec tous. Elle est d'une dureté à toute épreuve comme celles qu'elle va affronter. Son fils Aaron est le seul joyau de sa vie à part peut-être, cette autre chose qu'elle garde secrètement. Là, en bas, dans cette cave de toutes les perditions...
Partie 4, Coup N'Âme pour le 31 octobre 2015 :
La tempête Sandy frappe New York de plein fouet en cette fin octobre 2012. Montée des eaux, dégâts couteux à la mégalopole. Mathis Charrier, tout fraîchement promu correspondant de presse dans cette ville, démarre son aventure américaine sur des chapeaux de roues.
Débarquant dans une rue, la 129ème rue Ouest au numéro 139, il rencontre l'une des habitantes de l'immeuble dès son arrivée. Une vieille femme métisse que l'on appelle Aby. Son regard pâle de l'opale ne le trompe pas.
― Aby, racontez-moi votre histoire ?
Leur destin s'est ainsi scellé...
Qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Au vu du court-métrage, du teaser, du résumé et lue la quatrième de couverture, je m'attendais à du fantastique et de l'épouvante. Hé bien non, enfin si, mais pas comme on pourrait se l'imaginer. Fabrice vous demande de ne pas y descendre.... et pourtant, j'y suis descendue marche après marche.
Pour être sincère avec vous, je ne regrette vraiment pas d'y être descendue.
J’y ai rencontré Aby et ses fantômes, mais pas ceux auxquels vous pensez.
Aby est une petite fille métisse vivant en Louisiane. Elle vit avec ses trois sœurs, sa mah, sa jaja et son pah. Aby vous raconte son histoire, le racisme, les pratiques vaudou, la maltraitance dans tous les sens du terme, la violence et la tyrannie d'un père. Elle vous décrit son quotidien sans aucune retenue. Vous l'écoutez en vous disant " pauvre gosse " comment est-ce possible ! Au fur et à mesure des pages vous êtes aux côtés d'Aby, vous la suivez dans cette vie qui sombre dans les bas fonds de l'horreur d'où le titre " N'y descendez Jamais !
En dire plus serait spolier l'histoire.
Ce roman est le premier de cette quadrilogie (jusqu’à présent !). L'écriture est fluide, directe, compacte. Vous suivez les personnages avec une attention envoûtante. L'auteur manie avec doigté les modulations du texte. La terreur, la souffrance, la pitié, l’empathie y sont décrites avec justesse. La phraséologie, le choix des mots et la syntaxe sont ouvragés. Il y a des auteurs qui ont ce pouvoir ou don à vous ensorceler et Fabrice en fait partie.
Bref, voici un roman tortueux, saumâtre qui mérite d'être connu et lu sans modération...
Merci à Fabrice d'avoir très gentiment répondu à mon Interview.
Pourriez-vous me décrire votre venue dans le mode de l'écriture?

Pourrez-vous m'expliquer comment vous est venue l'idée d'écrire "N'y descendez jamais !: Partie 1 - ABY en quelque ligne?
Un film, Angel Heart. Un dessin animé, Bernard & Bianca. Un livre, Entretien avec un vampire. Voilà les trois sources d'inspiration de ce roman. Des rencontres, une rue dans laquelle j'ai vécu et arpenté les moindres "inches", les histoires des ainés du quartier... J'aime écouter les vieilles histoires tout comme j'aime en lire. Imaginer des trucs. Ensuite, il me fallait une date, un truc qui marque les esprits. Halloween. Écrire une histoire qui fasse peur mais pas la peur à laquelle nous sommes habitués. De là est né le projet de N'y descendez jamais ! Mais il en fallait encore plus... Un court-métrage en tant que leurre alors qu'il fait partie intégrante de l'histoire. Envoyer le lecteur sur une fausse piste et arriver à la conscience des lecteurs comme ça, par hasard, sans bruit et prendre à l'intérieur et traumatiser. Le film est l'entame même d'un épisode de Columbo. Tout est là. Tout lance l'histoire de mon héroïne avec cette phrase : Aby, racontez-moi votre histoire ? En général, les gens ont perdu le sens du détail. Valérie à vous de jouer : Combien y avait-il de coups de gong dans le court-métrage ? Au moment où Aby s'exprime en créole, est-ce que les lèvres ont bougé ? Avez-vous déjà assisté à une transformation du type de ce qui est présenté dans le court-métrage ? Qu'est-ce qui est vrai du faux en fait ? Là, vous commencerez donc à descendre alors qu'elle vous a prévenus... Un thriller psychologique américain, voilà ce que je voulais pour le lecteur. Qu'il lise un film et c'est de bon augure pour l'avenir avec mon deuxième roman en préparation...
Je file
quelques feuilles à lire du roman, de la nouvelle voire même de l'appel à
textes. J'explique oralement les grandes lignes.
Ont-ils
donc une influence ?
Non...
D'aucune manière... Tout est déjà là en fait même à l'état d'ébauche. J'utilise
mon entourage (pardon les gens mais ils le savent) comme des volontaires sains
lors des tests cliniques. Je procède avec un protocole précis et j'analyse
leurs réactions et parfois, je dois l'avouer, certains tournent de l’œil à mes
fantasques projets...
C'est lors
de l'interview de ce grand monsieur que j'ai compris ce pourquoi Elle m'avait
éduqué. J'avais son truc qui coulait en moi mais à ma façon...
Le reste
est anecdotique.
Un parcours
à la Ulysse me menant de Charybde en Scylla et qui m'offre aujourd'hui la
chance d'embrasser la carrière que j'ai toujours désirée. Certes, je vis avec
moins qu'un SDF... Il faut faire des choix dans la vie et j'assume mon parcours
professionnel de moine spartiate franciscain. Donc, de pauvre suivant les
critères de notre société...
Cherchez-vous une Maison d'édition et si oui, pourquoi?
Mon
prochain roman est déjà en cours d'écriture et c'est un gros morceau sur le
plan du projet final en lui-même. Depuis un mois, je travaille sur la
budgétisation de l'ensemble qui aujourd'hui affiche 10 000 Euros. Avec mes 245
Euros pour vivre mensuel, ça sent tout bon d'ores et déjà...
Un à valoir
serait donc un gros plus mais faut-il que je sois à la hauteur pour choper le
contrat dans une maison d'éditions, d'avoir la chance d'être repéré avec la
multiplication de coups de sabots marketing dans une bassine Facebookienne
entre autre, de correspondre à la ligne éditoriale avec mes histoires à dormir
debout pour somnambules, de connaître machin qui connaît machin et qui me
présentera à la prochaine pleine lune, etc...
Il y a
tellement de paramètres finalement que je ne cherche pas...
« If
you build it, they will come... » - James Earl Jones, Field of dreams.
J'ai le
temps et le plan B s'affine de jour en jour. Je produirai encore tout moi-même
avec mon maigre R.S.A... Ai-je d'autres choix ?
En clair,
signer chez une maison d'éditions française, ça serait un beau cadeau pour les
deux parties mais la France ne détient pas le monopole. Vous me suivez ?
Que pensez-vous de l'auto-édition et des auteurs indés?
Comme le
dirait Sir Winston Churchill : Un pessimiste voit la difficulté dans
chaque situation, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté.
Je crois
que je partirais de cette citation. La vie broie tous les jours de nombreuses
personnes par faute d'être là au bon moment. De ne pas connaître machin qui
connaît machin. De ne pas correspondre à l'humeur du moment. En clair, tous les
jours, nous sommes confrontés à des freins sur lesquels, généralement, on ne
peut pas grand chose.
Je pense
sincèrement de l'auto-édition et des auteurs indés qu'ils forment cette réalité
optimiste de la vie. C'est une chance pour des gens talentueux de faire leur
premier pas dans ce monde de la littérature, très « sélect », avec
ces codes bien précis... En clair, la forteresse imprenable où les élus sont
aussi peu nombreux que le Goncourt...
Pour ma
part, je crois sincèrement que ça nous donne une certaine forme de légitimité à
commencer entre nous. La débrouillardise. Les idées qui fusent. L'émulation.
Aucun des artistes que je côtoie n'est prisonnier ou se la raconte. Prenez
l'exemple de Gipsy Palidini et de Arnaud Codeville, a-t-on l'impression qu'ils
galèrent ? Qu'ils ne soient pas lus ?
Je pense
que nous accédons à une autre forme de reconnaissance pour nos efforts. Oui, on
bosse peut-être dix fois plus que les autres, peut-être, mais le plaisir est là
lorsque l'on a des retours de lecteurs qui nous découvrent comme ça par hasard,
à la suite d'un bouche à oreille que nous ne contrôlons pas...
J'aime bien
l'idée de nous comparer à des perles sauvages à défaut d'être des perles
d'élevage car finalement, c'est ce que nous sommes, non ?
Quelles sont vos lectures, vos films et ont-ils une influence
sur vos écrits?
Depuis tout
jeune, j'ai appris bien malgré moi à faire attention aux détails. Des bruits.
Des odeurs. Des signes sur les visages que j'observais. J'ai même appris à lire
sur les lèvres...
Et puis
surtout, lors des moments de calme, j'ai eu la chance de baigner dans les films
hollywoodiens en version originale afin d'y puiser les sources de mes rêves, de
mes envies, des histoires qui se faufilaient en moi, qui se construisaient.
Ma foi,
sans ces références, je n'aurais pas cette plume très scriptée, très
cinématographique et je ne fais pas le prétentieux mais voilà ce que l'on dit
de mes traits d'encre.
Ensuite, la
lecture car c'est elle qui est venue me hanter en dernier. Aujourd'hui, je lis
pour me nourrir et, vous savez quoi ? Ça marche...
Oui, toutes
ces choses m'ont influencé...
Que signifie être auteur pour vous?
À la base,
je me perçois plus comme un romancier et non comme un auteur. Je dirais même
artiste et plus précisément joueur de harpe mais surtout, le scribe de mes
personnages...
Cependant,
la signification diffère suivant chaque individu. Au regard de ma mue lors de
ces quinze derniers mois, il est clair que mon approche sur le sujet a évolué.
Être
auteur, en toute honnêteté, c'est être seul avec ses pensées...
Une vie de
solitaire même si vous trouvez entre guillemet un public. Il n'y a aucune
certitude en tant qu'auteur. Embrasser cette carrière, ce n'est pas une
sinécure. C'est un chemin de croix où il faut faire preuve de détermination.
C'est se
remettre en question tous les jours.
L'inspiration et l'endroit pour écrire sont-ils deux
éléments indissociables?
J'écris
partout et sur tout. L'inspiration n'est pas à l'instinct car les idées
viennent et repartent au gré de mes occupations. Je compare plus ça à un départ
de « snap », comme au football américain. Le bon signal qui traverse
mes pensées et hop, ça s'enchaîne, ça se construit, ça se mixe avec des idées
laissées sur le côté...
Non, je ne
me réveille pas encore la nuit en me disant « Euréka ».
En
revanche, je peux très bien me retrouver dans le bus avec un titre de transport
et écrire dessus trois ou quatre mots, arriver à la bibliothèque et pondre 3
pages rien qu'en partant de ces simples écrits...
Pour vous
répondre, je crois en tout cas qu'ils sont indissociables pour écrire, tout est
ensuite une question de capacités d'adaptation, d'organisation, de discipline
et de constance dans l'effort avec le peu que l'on a sous la main... Lorsque
l'on se contente de rien, on est bien plus souvent satisfait avec le résultat
final...
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