mardi 13 octobre 2015

N'y Descendez Jamais! Partie 1/2/3/4

Bonjour, mes ami(e)s, voici ma chronique/interview.

Vous présentez Fabrice LIEGEOIS est simple, en un mot 
 " Énigmatique "

Vous présentez Ses  romans sera tout aussi simple, en un mot 
" Implexe "  



Quatrième de couverture de l'intégrale du 31 octobre 2015


Dans chaque histoire, il y a un début, un milieu et une fin. Cette dernière, personne ne la maîtrise véritablement, ni même l'auteur qui offre en lecture un parcours initiatique dans l'univers new-yorkais d'un quartier, celui de Harlem la Noire. Un personnage, une petite fille prénommée Abigail embrasse un jour, comme ça, un invraisemblable destin. Sur soixante dix ans d'Histoire, sa vie est retracée. De la petite négroïde exclue et tiraillée entre deux communautés, de ses choix d'adolescente réclamant une justice qui l'a fuie et plus tard, de sa vie de femme, celle d'une matrone tenant de tous ses pouvoirs une rue, la sienne, celle de la 129ème rue Ouest... Au-delà de ce récit, découvrez une facette de la peur, celle à laquelle vous n'êtes pas préparés. Celle-là même qui se cache loin, par là-bas, quelque-part dans les recoins de votre âme et venez l'affronter au travers de cette vie qui ne vous quittera plus jamais...
Partie 3, Marinèt Bwa Chech pour le 1er octobre 2015 :
Le 14 avril 1972, à Harlem, un drame se joue dans les rues d'un quartier laissé à l'abandon. Crimes, drogues et pauvreté, le lot quotidien des riverains Harlemites. Abigail Richardson n'est plus. Marinèt Bwa Chech l'a remplacée. Une femme de 39 ans devenue une matronne qui détient des pouvoirs issus de ses ancêtres. Intransigeante avec son entourage. Vengeresse avec tous. Elle est d'une dureté à toute épreuve comme celles qu'elle va affronter. Son fils Aaron est le seul joyau de sa vie à part peut-être, cette autre chose qu'elle garde secrètement. Là, en bas, dans cette cave de toutes les perditions...
Partie 4, Coup N'Âme pour le 31 octobre 2015 :
La tempête Sandy frappe New York de plein fouet en cette fin octobre 2012. Montée des eaux, dégâts couteux à la mégalopole. Mathis Charrier, tout fraîchement promu correspondant de presse dans cette ville, démarre son aventure américaine sur des chapeaux de roues.
Débarquant dans une rue, la 129ème rue Ouest au numéro 139, il rencontre l'une des habitantes de l'immeuble dès son arrivée. Une vieille femme métisse que l'on appelle Aby. Son regard pâle de l'opale ne le trompe pas.
― Aby, racontez-moi votre histoire ?
Leur destin s'est ainsi scellé...


Qu’est-ce que j’en ai pensé ? 



Au vu du court-métrage, du teaser, du résumé et lue la quatrième de couverture, je m'attendais à du fantastique et de l'épouvante. Hé bien non, enfin si, mais pas comme on pourrait se l'imaginer. Fabrice vous demande de ne pas y descendre.... et pourtant, j'y suis descendue marche après marche. 

Pour être sincère avec vous, je ne regrette vraiment pas d'y être descendue. 
J’y ai rencontré Aby et ses fantômes, mais pas ceux auxquels vous pensez. 
Aby est une petite fille métisse vivant en Louisiane. Elle vit avec ses trois sœurs, sa mah, sa jaja et son pah. Aby vous raconte son histoire, le racisme, les pratiques vaudou, la maltraitance dans tous les sens du terme, la violence et la tyrannie d'un père. Elle vous décrit son quotidien sans aucune retenue. Vous l'écoutez en vous disant " pauvre gosse " comment est-ce possible ! Au fur et à mesure des pages vous êtes aux côtés d'Aby, vous la suivez dans cette vie qui sombre dans les bas fonds de l'horreur d'où le titre " N'y descendez Jamais ! 
En dire plus serait spolier l'histoire. 

Ce roman est le premier de cette quadrilogie (jusqu’à présent !). L'écriture est fluide, directe, compacte. Vous suivez les personnages avec une attention envoûtante. L'auteur manie avec doigté les modulations du texte. La terreur, la souffrance, la pitié, l’empathie y sont décrites avec justesse. La phraséologie, le choix des mots et la syntaxe sont ouvragés. Il y a des auteurs qui ont ce pouvoir ou don à vous ensorceler et Fabrice en fait partie.


Bref, voici un roman tortueux, saumâtre qui mérite d'être connu et lu sans modération...
     


Merci à Fabrice d'avoir très gentiment répondu à mon Interview.


Pourriez-vous me décrire votre venue dans le mode de l'écriture?       


Elle m'a quitté prématurément lors de ma 22ème année me laissant seul face à la bête qui rodait chez nous. J'ai survécu avec la promesse faite d'aller là où Elle pensait que je pourrais enfin avoir une vie, disons, normale. Sans moyens financiers, je me suis fait à la force du poignet. Sans piston, mais avec un nom de dessert, sympathique comme challenge, mais j'ai réussi à choper un contrat de pigiste en tant que correspondant de presse à New York, dans le sport. Mon autre passion, c'est le Football Américain. Coup de chance de l'actualité, Marie-Jo Pérec abandonne son entraîneur. Un appel de France, un meeting d'athlétisme, une interview et me voilà accéder à la postérité avec cette fameuse phrase : La vérité finit toujours par remonter... Nous sommes le 7 février 2000 et je suis new-yorkais. Des années en poste là-bas, respirer, vivre et surtout trouver un style... Une longue traversée du désert. Ce truc bouge encore en moi. Je le sens. J'ai des pulsions. Mes proches relations me poussent à reprendre l'écriture. Ils adorent trop comment je romance les histoires. Je me relance depuis quoi deux ans tout au plus. Je trouve un éditeur en janvier 2015. Son contrat est un faux en écriture. Je prends la décision de m'engager dans l'autopublication. Il est temps de reprendre ce pour quoi Elle m'a éduqué. Lorsque l'on promet, on le fait...


Pourrez-vous m'expliquer comment vous est venue l'idée d'écrire "N'y descendez jamais !: Partie 1 - ABY en quelque ligne?



Un film, Angel Heart. Un dessin animé, Bernard & Bianca. Un livre, Entretien avec un vampire. Voilà les trois sources d'inspiration de ce roman. Des rencontres, une rue dans laquelle j'ai vécu et arpenté les moindres "inches", les histoires des ainés du quartier... J'aime écouter les vieilles histoires tout comme j'aime en lire. Imaginer des trucs. Ensuite, il me fallait une date, un truc qui marque les esprits. Halloween. Écrire une histoire qui fasse peur mais pas la peur à laquelle nous sommes habitués. De là est né le projet de N'y descendez jamais ! Mais il en fallait encore plus... Un court-métrage en tant que leurre alors qu'il fait partie intégrante de l'histoire. Envoyer le lecteur sur une fausse piste et arriver à la conscience des lecteurs comme ça, par hasard, sans bruit et prendre à l'intérieur et traumatiser. Le film est l'entame même d'un épisode de Columbo. Tout est là. Tout lance l'histoire de mon héroïne avec cette phrase : Aby, racontez-moi votre histoire ? En général, les gens ont perdu le sens du détail. Valérie à vous de jouer : Combien y avait-il de coups de gong dans le court-métrage ? Au moment où Aby s'exprime en créole, est-ce que les lèvres ont bougé ? Avez-vous déjà assisté à une transformation du type de ce qui est présenté dans le court-métrage ? Qu'est-ce qui est vrai du faux en fait ? Là, vous commencerez donc à descendre alors qu'elle vous a prévenus... Un thriller psychologique américain, voilà ce que je voulais pour le lecteur. Qu'il lise un film et c'est de bon augure pour l'avenir avec mon deuxième roman en préparation...

 Pourriez-vous me dire si des personnes vous orientent dans vos choix pour créer l'ossature de vos romans? les endroits, les personnages, le sujet...etc?


 Je travaille seul. Cependant, tout être avisé sait écouter fait partie de mes adages. Une fois le « truc » mis en place, le projet et seulement à partir de ce moment-là, je me tourne vers celles et ceux qui composent ma garde rapprochée. Non pas pour qu'ils me disent si oui ou non, le truc serait un super plan mais j'expose juste l'intégralité du nouveau projet. Les sourcils se arquent. Les rires sont nerveux. On doit s'attendre à tout avec moi...
Je file quelques feuilles à lire du roman, de la nouvelle voire même de l'appel à textes. J'explique oralement les grandes lignes.
Ont-ils donc une influence ?
Non... D'aucune manière... Tout est déjà là en fait même à l'état d'ébauche. J'utilise mon entourage (pardon les gens mais ils le savent) comme des volontaires sains lors des tests cliniques. Je procède avec un protocole précis et j'analyse leurs réactions et parfois, je dois l'avouer, certains tournent de l’œil à mes fantasques projets...


 Votre parcours professionnel?


 Atypique si l'on devait le résumer. J'ai ingéré de par mes expériences professionnelles passées pas mal de cordes et non des couleuvres. Ma vie professionnelle littéraire a véritablement débuté un 7 février 2000 avec l'interview de John Smith lors des Milrose Games dans l'antre du Madison Square Garden au sujet de l'affaire Marie-Jo Pérec dans le quotidien L'Equipe...
C'est lors de l'interview de ce grand monsieur que j'ai compris ce pourquoi Elle m'avait éduqué. J'avais son truc qui coulait en moi mais à ma façon...
Le reste est anecdotique.
Un parcours à la Ulysse me menant de Charybde en Scylla et qui m'offre aujourd'hui la chance d'embrasser la carrière que j'ai toujours désirée. Certes, je vis avec moins qu'un SDF... Il faut faire des choix dans la vie et j'assume mon parcours professionnel de moine spartiate franciscain. Donc, de pauvre suivant les critères de notre société...


Cherchez-vous une Maison d'édition et si oui, pourquoi?


Mon prochain roman est déjà en cours d'écriture et c'est un gros morceau sur le plan du projet final en lui-même. Depuis un mois, je travaille sur la budgétisation de l'ensemble qui aujourd'hui affiche 10 000 Euros. Avec mes 245 Euros pour vivre mensuel, ça sent tout bon d'ores et déjà...
Un à valoir serait donc un gros plus mais faut-il que je sois à la hauteur pour choper le contrat dans une maison d'éditions, d'avoir la chance d'être repéré avec la multiplication de coups de sabots marketing dans une bassine Facebookienne entre autre, de correspondre à la ligne éditoriale avec mes histoires à dormir debout pour somnambules, de connaître machin qui connaît machin et qui me présentera à la prochaine pleine lune, etc...    
Il y a tellement de paramètres finalement que je ne cherche pas...
« If you build it, they will come... » - James Earl Jones, Field of dreams.
J'ai le temps et le plan B s'affine de jour en jour. Je produirai encore tout moi-même avec mon maigre R.S.A... Ai-je d'autres choix ?
En clair, signer chez une maison d'éditions française, ça serait un beau cadeau pour les deux parties mais la France ne détient pas le monopole. Vous me suivez ?


Que pensez-vous de l'auto-édition et des auteurs indés?


Comme le dirait Sir Winston Churchill : Un pessimiste voit la difficulté dans chaque situation, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté.
Je crois que je partirais de cette citation. La vie broie tous les jours de nombreuses personnes par faute d'être là au bon moment. De ne pas connaître machin qui connaît machin. De ne pas correspondre à l'humeur du moment. En clair, tous les jours, nous sommes confrontés à des freins sur lesquels, généralement, on ne peut pas grand chose.
Je pense sincèrement de l'auto-édition et des auteurs indés qu'ils forment cette réalité optimiste de la vie. C'est une chance pour des gens talentueux de faire leur premier pas dans ce monde de la littérature, très « sélect », avec ces codes bien précis... En clair, la forteresse imprenable où les élus sont aussi peu nombreux que le Goncourt...
Pour ma part, je crois sincèrement que ça nous donne une certaine forme de légitimité à commencer entre nous. La débrouillardise. Les idées qui fusent. L'émulation. Aucun des artistes que je côtoie n'est prisonnier ou se la raconte. Prenez l'exemple de Gipsy Palidini et de Arnaud Codeville, a-t-on l'impression qu'ils galèrent ? Qu'ils ne soient pas lus ?
Je pense que nous accédons à une autre forme de reconnaissance pour nos efforts. Oui, on bosse peut-être dix fois plus que les autres, peut-être, mais le plaisir est là lorsque l'on a des retours de lecteurs qui nous découvrent comme ça par hasard, à la suite d'un bouche à oreille que nous ne contrôlons pas...
J'aime bien l'idée de nous comparer à des perles sauvages à défaut d'être des perles d'élevage car finalement, c'est ce que nous sommes, non ?


Quelles sont vos lectures, vos films et ont-ils une influence sur vos écrits?


Depuis tout jeune, j'ai appris bien malgré moi à faire attention aux détails. Des bruits. Des odeurs. Des signes sur les visages que j'observais. J'ai même appris à lire sur les lèvres...
Et puis surtout, lors des moments de calme, j'ai eu la chance de baigner dans les films hollywoodiens en version originale afin d'y puiser les sources de mes rêves, de mes envies, des histoires qui se faufilaient en moi, qui se construisaient.
Ma foi, sans ces références, je n'aurais pas cette plume très scriptée, très cinématographique et je ne fais pas le prétentieux mais voilà ce que l'on dit de mes traits d'encre.
Ensuite, la lecture car c'est elle qui est venue me hanter en dernier. Aujourd'hui, je lis pour me nourrir et, vous savez quoi ? Ça marche...
Oui, toutes ces choses m'ont influencé...


Que signifie être auteur pour vous?


À la base, je me perçois plus comme un romancier et non comme un auteur. Je dirais même artiste et plus précisément joueur de harpe mais surtout, le scribe de mes personnages...
Cependant, la signification diffère suivant chaque individu. Au regard de ma mue lors de ces quinze derniers mois, il est clair que mon approche sur le sujet a évolué.
Être auteur, en toute honnêteté, c'est être seul avec ses pensées...
Une vie de solitaire même si vous trouvez entre guillemet un public. Il n'y a aucune certitude en tant qu'auteur. Embrasser cette carrière, ce n'est pas une sinécure. C'est un chemin de croix où il faut faire preuve de détermination.
C'est se remettre en question tous les jours.


L'inspiration et l'endroit pour écrire sont-ils deux éléments indissociables?


J'écris partout et sur tout. L'inspiration n'est pas à l'instinct car les idées viennent et repartent au gré de mes occupations. Je compare plus ça à un départ de « snap », comme au football américain. Le bon signal qui traverse mes pensées et hop, ça s'enchaîne, ça se construit, ça se mixe avec des idées laissées sur le côté...
Non, je ne me réveille pas encore la nuit en me disant « Euréka ».
En revanche, je peux très bien me retrouver dans le bus avec un titre de transport et écrire dessus trois ou quatre mots, arriver à la bibliothèque et pondre 3 pages rien qu'en partant de ces simples écrits...
Pour vous répondre, je crois en tout cas qu'ils sont indissociables pour écrire, tout est ensuite une question de capacités d'adaptation, d'organisation, de discipline et de constance dans l'effort avec le peu que l'on a sous la main... Lorsque l'on se contente de rien, on est bien plus souvent satisfait avec le résultat final...

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