mardi 24 novembre 2015

Block 46 & Johana Gustawsson



Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique/interview.





Quatrième de couverture 


Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.
Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.
Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie...
En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série. Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.
« Attention, âmes sensibles s’abstenir. »




Mon avis


En lisant la quatrième de couverture, ma première réflexion a été la suivante;

Quelles accointances entre " Les atrocités du camp de concentration de Buchenwald de 1940/1945 et un serial killer agissant de nos jours? 
L’histoire et le présent serait-il lié? " 

Bien évidemment cette question a suscité et titillé ma curiosité légendaire. 
C'est donc avec une avidité certaine que j'ai amorcé la lecture de cet opus. 

Block 46 est, pour moi, une réussite. 

Je m'en explique;

Le travail de recherche y est colossal, on sent la "patte" journalistique de l'auteure. 
Elle y décrit des faits corroborés tristement par notre histoire sans tomber dans des clichés répétitifs.
Johana utilise judicieusement le passé et le présent. 
Votre lecture ne sera aucunement gênée par ces flashbacks que du contraire. 
L'audace qu'a eue Johana de traiter un sujet aussi lourd, en y mêlant l'abomination du nazisme et un thriller avec un duo d’enquêtrices assez atypique, m’a sidérée. 

Que dire des tonalités, du style et de l'âme de ce roman?

L'âme de ce roman résume à lui seul le cœur de l'intrigue. 
Vous êtes enjôlés entre la réalité des faits et la fiction. 
Le tragique, la terreur, la souffrance sont évoqués très habilement. 
Le dramatique, les coups de théâtre, le suspense y sont pondérés pour offrir aux lecteurs une vue plus approfondie sur les déroulements de l'enquête. 
Le nazisme et les atrocités des camps de concentration sont des sujets sombres et c'est justement là que le génie de Johana opère, en vous proposant un thriller qui vous entraîne dans les abîmes de l'horreur d'un passé bien présent. 
Le style de l'auteure est authentique, extrême et habile. 
Sa plume est audacieuse, assurée et risquée. 
La phraséologie est étudiée et soignée avec une finesse absolue. 
Ce que j'ai aimé par-dessus tout c'est cet aplomb littéraire qui m'a complètement conquise. 

Bref, lancez-vous dans ce thriller et gardez bien en mémoire le nom de Johana Gustawsson. J'attends le suivant avec impatience.



Merci à Johana d'avoir très gentiment répondu à mon interview.

Merci aux Éditions Bragelonne pour l'envoi. 




Votre venue dans le monde de l'écriture est arrivée par hasard ou dès la naissance ?


J’ai vu le jour dans une famille passionnée de lecture. Mon père construisait une bibliothèque après l’autre pour accueillir les livres achetés lors de nos virées chez les bouquinistes. L’écriture est arrivée dans ma vie grâce à la lecture d’Agatha Christie. C’est la prose de la Reine du Crime, et un certain moustachu à la tête en forme d’œuf, qui m’ont donné envie de semer des cadavres à mon tour !


Pourriez-vous vous présenter?


Je suis une Marseillaise d’origine catalane qui vit à Londres, mariée à un suédois et maman d’un petit garçon de deux ans. J’aime les romans policiers et le fromage. Les deux follement.


Comment vous est venue l'inspiration de votre roman ?



Block 46 c’est un peu un feu d’artifice de désirs et de besoins. Besoin qui bouillonnait en moi d’écrire sur la déportation de mon grand-père à Buchenwald, besoin de mettre en scène Emily et Alexis, mes deux super nénettes qui frappaient aux portes de mon cerveau depuis un moment, désir de plonger dans la tête d’un tueur en série et de dépecer son esprit détraqué…






Y a-t-il eu des déclencheurs?


Mon père est tombé gravement malade en 2009 et j’ai, à ce moment-là, ressenti un besoin impérieux d’écrire sur les années de déportation de mon grand-père, comme pour retenir un peu cette vie qui m’échappait. À ce moment-là, je travaillais encore en tant que journaliste et j’écrivais la biographie de la comédienne Laëtitia Milot, est ensuite venu « On se retrouvera », un thriller, écrit à quatre mains avec Laëtitia. J’ai alors gardé cette envie dans un coin de ma tête. Ce désir a fini par se matérialiser lorsque je suis tombée enceinte de mon fils, il y a deux ans. J’ai rassemblé tous mes désirs et idées éparpillés, puis Block 46 est né.


Pourrez-vous me dire si des personnes vous orientent dans vos choix pour créer l'ossature de vos romans? Les endroits, les personnages, le sujet...etc


Mes personnages et mes histoires viennent tout droit de mon imagination alambiquée, mais j’en discute avec ma bonne fée de plume,  mon éditrice Lilas Seewald et ceux que j’appelle ma dream team : mes parents et ma sœur. Je leur expose mes idées, on débat, on papote, on rit, puis je monte ma mayonnaise qui du coup n’en est que meilleure !


Comment avez-vous trouvé votre Maison d'édition ?


Lilas Seewald, mon éditrice, avait édité « On se retrouvera » écrit avec Laëtitia Milot et publié chez Fayard Noir. Lorsque Lilas est partie chez Bragelonne, elle m’a emportée sous le bras et j’en étais ravie : pour moi, écrire, c’est avec Lilas.


Le parcours a-t-il été difficile ?


Je dirais plutôt qu’il a été intense. Block 46 est le quatrième livre que j’écris, mais le premier publié en solo : une biographie, un thriller, tous deux publiés, puis un polar qui est resté dans mon tiroir et que je n’ai jamais donné à lire…


Que pensez-vous de l'autoédition et des auteurs indés?


Je discutais ce matin avec Arnaud Codeville, qui s’est autoédité. Je trouve cela d’un courage monumental. Et j’aurais pris le même chemin si Lilas et Bragelonne n’avaient pas été là.


Votre roman est ciblé thriller/suspense. Pourquoi ces domaines ?


Tout est parti de mon amour d’Agatha Christie. Je suis devenue une grande consommatrice de thrillers et de polars depuis ma lecture de « La Mystérieuse Affaire de Styles », lorsque j’avais sept ans. Et j’ai eu envie décrire ce que je prenais tant de plaisir à lire…


Dans votre roman, il y a un travail de recherche phénoménale, comment vous y êtes-vous pris ?


Oh oui, beaucoup, beaucoup de recherches, mais quel pied ! Pour les tueurs en série, cela fait un moment que je lis sur le sujet, du Stéphane Bourgoin, du Paul Britton, du John Douglas, du Peter Vronsky. Pour les camps de concentration nazis, les recherches ont été… douloureuses. Je connaissais déjà bien le sujet, car nous en parlions souvent à la maison, mais me plonger dans les témoignages des survivants de cet enfer a été éprouvant. On est loin, bien loin de réaliser l’atrocité, l’inhumanité, la barbarie du quotidien des camps.


Quelles sont vos lectures, films et ont-ils une influence sur vos écrits?


Je lis de tout, mais je ne m’endors jamais sans quelques pages d’un roman policier. J’ai toujours plusieurs livres sur ma table de nuit, et en ce moment, il y a « Seul le silence » de mon ami RJ Ellory, un bouquin sur les mythes nordiques et « Factotum » de Charles Bukowski. Tout, absolument tout, a une influence sur mes écrits : du sourire de Mads Mikkelsen dans la série Hannibal, à un poème de Baudelaire, en passant par les films d’Almodovar. Tout.


Que signifie être auteur pour vous?


Être auteur c’est partager un univers et une pensée avec des lecteurs. Et les embarquer dans cet univers, au point d’en faire le leur.


L'inspiration et l'endroit pour écrire sont-ils deux éléments indissociables?


Je ne peux écrire qu’à mon bureau. Je n’ai jamais écrit ailleurs. Je peux travailler à mes recherches ou au squelette, c’est-à-dire l’ossature du roman plus ou moins n’importe où, mais l’écriture, c’est à mon bureau, avec mon tiroir garde-manger, ma carafe d’eau et mon thermos de thé au lait.  


Auriez-vous un conseil à donner pour les personnes qui aimeraient prendre la plume?


De ne plus attendre, et de la faire.


Quels sont vos projets?


Un nouveau thriller ! J’y suis en plein dedans : je réalise le squelette en ce moment. Il s’agit de nouvelles aventures pour Emily, Alexis, et la nouvelle équipe qui les rejoint. Elles ne sont pas prêtes de prendre des vacances… et moi non plus !


Où trouver le roman

Les Éditions Bragelonne c'est ici 

En numérique et/ou en broché c'est ici

Page Facebook c'est ici

Site internet de l'auteure c'est ici


2 commentaires:

  1. Un roman hallucinant!!! Je n'ai pas réussi à le lâcher avant d'arriver à la fin. J'avais imaginé tous les scénarios possible et bien sur j'étais complètement à côté. Incroyable cette manière de nous mettre sur la piste pour au final se retrouver dans un cul de sac. J'avoue avoir été mal à l'aise à certains moments, les descriptions sont d'un réalisme déconcertant, mais pour ma part c'est ce qui fait de ce roman une histoire à la fois captivante et dérangeante. Je ne regrette pas d'avoir plongé dans ce block 46 ;-)

    RépondreSupprimer