mercredi 30 décembre 2015

Le Berceau des Ténèbres

Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique/interview.




Jean-Luc Bizien 


vous présente 



son dernier opus



Le Berceau des Ténèbres 





Quatrième de couverture.

Ancien officier des services de renseignements, militaire parfaitement entrainé, le lieutenant Paik Dong Soo est parvenu à quitter l’enfer de son pays-prison, la Corée du Nord. Grâce à son ami le journaliste américain Seth Ballahan, il a réussi à exfiltrer sa femme et son fils et à gagner New York. Pour lui, le plus dur est désormais de s’adapter à ce nouveau monde, où la liberté le paralyse.
Jusqu’au jour où un étrange visiteur fait appel à ses anciennes compétences. Des enfants ont été enlevés en plein China Town , les gens sont inquiets et pour les commerçants, la peur est le pire ennemi des affaires. Incapable de son côté de recueillir le moindre renseignement fiable au cœur d’une communauté fermée, la police est impuissante. Pourtant, jour après jour, les rumeurs les plus atroces se propagent.
Il faut intervenir vite. Puisque les voies judiciaires sont lentes, restent les méthodes radicales de Paik Dong Soo. Avec les risques qu’elles comportent...



Qu'est-ce que j'en ai pensé? 


N'ayant jamais lu du " Bizien ", j’émerge d'une trilogie avec comme final " Le Berceau des Ténèbres ". Rentrer en autarcie totale avec Jean-Luc fut une expérience dès plus démentielle. Quel talent de "Ouf "! 
Comme le dit Bernard Minier " Un putain de page-turner, impossible à lâcher! " 
Tout y est. 
Ne sachant pas qu'il s'agissait d'une trilogie, je me suis donc procuré les deux précédents opus et là, je me suis éclatée grave....
En commençant ma lecture, je ne m'attendais pas à être aussi accro à Seth Ballahan et son comparse Paik Dong Soo. 
Pour vous donner un avant-gout des deux précédents opus, voici les quatrièmes de couvertures.

L’Évangile des Ténèbres;

Pyongyang, Corée du Nord. Le dernier pays où le pire n’est pas imaginable… Seth Ballahan, rédacteur en chef d’un quotidien américain, apprend que Michaël Wong, l’un de ses collaborateurs, est piégé en Corée du Nord. Face à l’absence de réaction de sa hiérarchie, Ballahan voit rouge. Contre vents et marées, il décide de secourir le jeune Wong. Dans Pyongyang, la capitale fantôme où les hommes ne sont que des ombres, il cherche de l’aide auprès de Suzan, ravissante correspondante d’une O.N.G. canadienne. C’est alors que le Mal absolu surgit : un tueur monstrueux laisse dans son sillage une longue suite de cadavres atrocement mutilés. Paik Dong-Soo, brillant militaire nord-coréen, se lance sur ses traces. Ils se retrouveront tous, à l’issue d’un parcours halluciné, en un lieu oublié. Celui qu’annonce l’Évangile des ténèbres...



Les Frontières des Ténèbres; 

En répondant à l’appel de son mystérieux homologue coréen, l’ex-grand reporter Seth Ballahan croit s’offrir un séjour d’agrément. Hélas, sitôt arrivé à Seoul avec sa femme et sa fille, il sera confronté à un double homicide. Des meurtres impossibles, perpétrés dans un village-pilote, entièrement géré par l’électronique et la video. Qui a frappé derrière les murailles du village ? Qui a pu s’introduire dans cet Eden de façade, ce nirvana sécuritaire ? Quel monstre est assez puissant pour se jouer des caméras, des gardiens et du système de surveillance ? Ballahan devra, pour le savoir, réunir toutes les pièces d’un puzzle effrayant… Et faire équipe, pour l’occasion, avec un homme revenu d’entre les morts. Ange ou démon, parce qu’il est rescapé de l’Enfer, cet homme est le seul capable de défier les autorités de Corée du Nord. Sous les yeux de Seth, il franchira la terrible frontière du pays le plus fermé du monde, dans le seul but de libérer une femme et un enfant. Ballahan, impuissant, devra de son côté jouer une véritable partie d’échec avec la mort, au terme de laquelle se dévoilera une autre vérité, plus terrible encore.

Je sais ce que vous vous dites " Houuu, c'est du tout bon çà!!! " Oui oui oui, je confirme. De plus cette trilogie peut être lue séparément! 

Alors, mes ami(e)s, il y a une surprise de taille, en ce qui concerne les personnages de ce dernier opus et là je m'adresse plus précisément aux Chattamistes (Maxime Chattam). Si je vous dis "Joshua Brolin" vous me dites....aller creusez-vous un peu les méninges...mais bien sûr, c'est notre profileur vedette que Jean-Luc a emprunté à Maxime le temps de ce thriller. 

L'intrigue est intelligemment bien pensée. L'écriture est soignée. La phraséologie est fluide. Les tonalités du texte sont tout simplement grandioses. Vous en dire plus est inutile, pour la simple et bonne raison, qu'il faut absolument vous les procurer pour comprendre à quel point cette trilogie est une tuerie!!! 
Bref, lire du "Bizien" est devenu pour moi un réel bon sens!


Merci à Jean-Luc d'avoir si gentiment accepté de répondre à mon interview avec la sincérité qu'on lui connaît. 



Votre venue dans le monde de l'écriture est arrivée par hasard ou aviez-vous le virus ?


D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu raconter des histoires. J’ai commencé par l’illustration, dès l’école primaire – je rêvais d’être dessinateur de bande dessinée. Il se trouve que mon frère cadet était, à l’évidence, beaucoup plus doué que moi. Je me suis donc tourné vers le scénario, en espérant publier avec lui nos projets communs. La vie m’a permis d’écrire, mes premiers romans ont été publiés assez vite… mais mon frère et moi nous avons dû attendre longtemps pour travailler ensemble. Nous avons depuis réalisé plusieurs livres-jeux à destination des plus jeunes lecteurs, ainsi que 3 romans dans la série Justin Case (tous ces titres aux éditions Gründ).
Aujourd’hui, j’écris moins pour la jeunesse. Je me réalise pleinement au travers des romans adultes. Je me sens totalement libre, dans le ton comme dans la forme et c’est un confort dont je ne pourrais plus me passer.



Pourriez-vous vous présenter?




Je suis né en 1963, à Phnom-Penh (Cambodge) avec du sang vietnamien – héritage maternel. J’ai grandi outremer, entre l’Asie et les Comores. J’en ai tiré, à l’évidence, un regard différent. Quand on est toujours l’étranger, on finit par se sentir chez soi partout. Sans doute l’envie de publier, de raconter des histoires vient-elle de ce parcours : en écrivant, on rêve de proposer un discours universel, que chacun est libre de s’approprier à sa guise.





Quel est votre parcours professionnel? 


Bac D en 1981, en dépit d’un retentissant 3 en maths et d’un non moins éblouissant 5 en physique. Je n’étais définitivement pas scientifique. Quelques errements à la fac s’en suivent, j’ai beaucoup de temps… et je deviens guitariste dans divers groupes de rock.
Je passe le concours de l’École Normale de Caen en 1984 et suis reçu Major de promotion. Là, pendant l’internat, je découvre Donjons et dragons et le jeu de rôle.
Je vais écrire mes premiers scénarios à la fin des années 80, puis je vais publier mon premier jeu de rôle en 1989 – Hurlements. Suivra Chimères, second jeu de rôle, qui obtiendra en 1994 les deux principaux prix en France (la Meilleure création Française et le Jeu de Rôle de l’année pour le magazine Casus Belli).
Un an plus tard, j’écris La Forêt aux 100 sortilèges pour l’illustrateur Didier Graffet. Ce premier livre-jeux paraîtra aux éditions Gründ et la machine est lancée.
Je vais croiser Serge Brussolo en 1995, au salon du livre de Paris. Nous sympathisons et il me propose d’écrire des romans. Mon premier thriller est publié aux Éditions du Masque, sous sa direction littéraire.
C’est Serge Brussolo qui va m’aider et m’apprendre mon métier.
En 2000, je décide de ne plus enseigner pour me consacrer uniquement à l’écriture et je vais vivre de mes publications, avec plus ou moins de bonheur, depuis.
Aujourd’hui, j’ai eu la chance de publier plus d’une centaine de titres.


Comment vous est venue l'inspiration de votre roman "Le Berceau des Ténèbres" ? Y a-t-il eu des déclencheurs?


Il n’y a pas eu de véritables « déclencheurs ». Le Berceau est l’achèvement d’une trilogie, dans laquelle j’ai posé des questions qui me sont personnelles.
Je crois que les écrivains ont chacun des obsessions. On écrit d’abord pour soi, puis pour les autres en espérant toucher le plus grand nombre. Je m’interroge depuis des années sur la part sombre de chacun d’entre nous et j’éprouve un amour très fort pour mes enfants : ces deux thèmes sont au cœur du Berceau des ténèbres, qui s’est imposé comme une évidence. Quand j’ai commencé la rédaction, la question qui m’obsédait était « jusqu’où sommes-nous prêts à aller, si l’on s’en prend aux nôtres ? »
Bien sûr, j’avais déjà une partie de la réponse, comme chacun de nous je suppose. Mais je n’avais pas de réelle certitude et je ne voulais surtout pas écrire un plaidoyer en faveur de la Loi du Talion ou l’autodéfense. Il me fallait donc passer par le biais d’une histoire et laisser le lecteur seul juge, face à sa propre perception du problème.


Pourrez-vous me dire si des personnes vous orientent dans vos choix pour créer l'ossature de vos romans? Les endroits, les personnages, le sujet...etc ?


Certains décors sont effectivement porteurs d’énergie. J’ai visité New York il y a une dizaine d’années, j’y ai passé une quinzaine de jours et il me paraissait évident que je devais écrire une histoire qui y prendrait naissance… mais il aura fallu attendre des années avant que l’histoire s’impose d’elle-même.
Je vis en Corse depuis un an, j’ai visité des endroits qui seront sans doute le décor de futurs romans, mais l’histoire n’est pas encore apparue.
Or, dans mon cas, c’est l’histoire qui prime. Le décor ne vient qu’ensuite, pour la renforcer ou pour la servir. Si je trouve un sujet suffisamment fort, je vais construire peu à peu, autour d’une simple idée. Je vais l’enrichir, au fur et à mesure, en travaillant et retravaillant le texte.
Chaque fois que je me mets à ma table de travail pour commencer un roman, je n’ai en tête que deux scènes. Celle d’ouverture – je la veux forte, accrocheuse, perturbante parfois. C’est ma façon d’accrocher le lecteur, de le prévenir aussi : « attention, on va effectuer un bout de chemin ensemble, et je vais tout faire pour vous obliger à tourner les pages… »
Et celle de fin, parce qu’elle se doit d’être encore plus forte. C’est le contrat tacite que l’on établit avec le lecteur, quand on écrit des thrillers. On doit s’acharner à passionner le lecteur qui fait l’effort de nous lire, mais on doit aussi le bousculer et le surprendre.
Jusqu’à la dernière page. C’est cette dernière phase qui est souvent la plus compliquée.
Je sais donc toujours, quand je commence l’écriture d’un nouveau roman, comment il commence et comment il doit se terminer. Mais je n’ai, en revanche, aucune idée de ce qu’il se passe entre ces deux moments. Je réfléchis donc beaucoup aux personnages, aux lieux. Puis je lâche les héros dans le décor que j’ai choisi et je les regarde faire. L’école du jeu de rôle m’a appris cette technique : j’assiste avec jubilation aux différents épisodes et je les écris à mesure qu’ils m’apparaissent.
Si je prends du plaisir à y travailler et à le mettre en forme, alors j’ai l’espoir de partager ce nouveau livre avec les lecteurs…


Comment avez vous trouvé votre Maison d'édition? Le parcours a-t-il été difficile ?



Je fais partie de ceux qui se sont trouvés au bon endroit, au bon moment.
Au vrai, je n’ai jamais eu à chercher d’éditeur. Les portes se sont ouvertes, sans que j’ai à livrer bataille.
Je sais avoir eu beaucoup de chance – peut-être aussi ai-je su provoquer cette chance ? C’est possible.
Tout est question de rencontres et de moments.
Il faut aussi – et certains débutants l’oublient, hélas – un sujet et une qualité d’écriture qui présentent un intérêt. Avoir de bonnes idées, c’est bien. Savoir mettre un texte en forme, aussi.
Proposer à un éditeur un roman qu’il jugera publiable, c’est réussir les deux à la fois.
C’est avoir fourni, en amont, assez de travail pour que la publication soit envisageable, sans oublier que c’est à ce moment-là seulement que le véritable travail commence !


Que pensez-vous de l'auto-édition et des auteurs indés?


Je ne vais pas me faire beaucoup d’amis, mais au moins aurai-je répondu avec sincérité : je crois que, dans la majorité des cas, l’autoédition est un leurre.
Ce choix traduit le refus d’une réalité.
Quel est le parcours « normal » ? On écrit un texte, on le propose à un éditeur. S’il est refusé, c’est soit que le sujet n’est pas bon, soit que son traitement laisse à désirer (soyons clairs : JAMAIS les éditeurs ne courront le risque de passer à côté du prochain Harry Potter ou Da Vinci Code).
Dans tous les cas, si un texte est rejeté, c’est qu’il manque du travail. Alors, c’est vrai que ce travail est dur, très dur même. Mais l’apport d’un éditeur, son regard extérieur sont nécessaires. Même les grands noms actuels de la littérature de genre se voient obligés de retravailler leur copie, une fois passée la lecture par l’éditeur. Il est amusant de constater qu’ils s’y plient en sachant que le livre final y gagnera en qualité, que la satisfaction des lecteurs est à ce prix… mais que certains autoédités n’ont pas voulu l’entendre et accusent les éditeurs de n’avoir pas su les lire et découvrir leur « génie ».
On en revient à une triste affaire d’ego mal géré. Car pour être auteur, il faut effectivement avoir de l’ego… mais aussi faire preuve d’humilité et accepter la critique. Quand toutes les portes se sont refermées, il faut se poser les bonnes questions. Hélas, j’ai l’impression qu’une grande majorité d’autoédités ne veulent pas y répondre (c’est pourquoi je parlais de « leurre », plus haut) et finissent par choisir une solution par défaut.
La différence entre un autoédité et un futur auteur, c’est encore une fois beaucoup de volonté, un peu de talent et énormément de travail.
Je connais des autoédités qui ont fourni les efforts nécessaires. Certains – Paskal Carlier pour les Éditions du Préau, ou Sébastien Mousse avec l’atelier Mosesu, pour ne citer qu’eux – ont su créer des petites structures, à travers lesquelles ils permettent à des nouveaux talents d’éclore. Je pense aussi à des romanciers qui ont su trouver des éditeurs, comme Laurent Luna ou Gaëlle Perrin.
En revanche, je trouve désolant que certains s’obstinent, en refusant d’écouter les conseils de professionnels. Ils perdent généralement beaucoup d’argent et s’épuisent en un combat perdu d’avance. Ils risquent fort de finir aigris en n’ayant fait que le bonheur de leur banquier.
Internet a voulu nous faire croire que tout le monde pouvait être écrivain, je ne crois pas que ce soit le cas.
Je comprends que ce discours soit dur à entendre et que certains seront tentés de me taxer de prétention.
Je les invite à s’interroger, en toute sincérité : les conclusions s’imposent d’elles-mêmes, avec la réflexion et, parfois, le temps nécessaire – si l’on parvient à oublier son ego un moment.
Un dernier point : des auteurs aussi immenses que Stephen King ont tenté de s’engager sur la voie de l’autoédition. Si même le King y a renoncé… C’est bien qu’il y a une raison, non ?


La plupart de vos romans sont ciblés thriller/Suspense/policier, pourquoi? 


Ça n’est pas tout à fait vrai : j’ai publié une vingtaine de romans fantastiques sous pseudonyme et presque une dizaine de romans de fantasy pour les adolescents.
Mais j’ai aujourd’hui un vrai bonheur à écrire des thrillers, historiques ou contemporains, parce que le format et le genre me conviennent. Je crois avoir trouvé « mon tempo » pour ce type d’histoires et j’aime la mécanique de précision exigée par l’écriture de thrillers.
Je crois aussi que le thriller a pris les places occupées jadis par la littérature blanche – qui nous parlait autrefois de la vie, et pas du seul nombril des auteurs – et par la science fiction (qui s’interrogeait sur l’état de nos sociétés et sur leurs dérives, sous couvert de projections futuristes).
Le thriller, ça n’est pas qu’un catalogue de serial killers délirants. Ça peut n’être que ça, mais c’est réducteur.
les auteurs que j’aime dans cette catégorie (Chattam, Minier, Graham, Manook, Giacometti et Ravenne, Thilliez et quelques autres) vont justement au-delà et c’est ce qui fait la force de leurs écrits. Alors, bien entendu, ils le font sous couvert de bonnes histoires, prenantes, bien ficelées… mais ils laissent la porte entrouverte et offrent au lecteur la possibilité de s’interroger, une fois la dernière page lue et le livre reposé.
Ils l’invitent, passé le bon moment de lecture, à aller un peu plus loin.
Écrire un thriller, c’est à mon sens le moyen idéal, pour un auteur, de se poser les questions essentielles sur l’Humain, sur son avenir et son comportement quand il est confronté aux aberrations de nos sociétés modernes. C’est en tous cas ce qui m’attire dans le genre.


Quelles sont vos lectures, films et ont-ils une influence sur vos écrits?


Je lis beaucoup, je regarde de nombreux films et séries (il me faudrait plusieurs pages pour tout lister).
Je me nourris de tout cela. J’observe, j’analyse les moyens avec lesquels d’autres me font rêver. Je m’en nourris, mais je ne veux pas non plus « faire l’éponge », me laisser influencer ou vampiriser le travail d’autres auteurs. C’est pourquoi je lis et regarde toujours d’autres genres que ceux dans lequel j’écris sur le moment.
Si je construis un thriller, je vais lire de la littérature blanche, de la bande dessinée, et regarder des films qui n’ont rien à voir avec le sujet que j’aborde.
Idem, quand j’écris un roman pour la jeunesse ou un texte de fantasy, je vais plonger avec délices dans des thrillers et des films de genre.
Le cerveau est ainsi fait qu’il emmagasine et laisse reposer les idées. Plus tard, beaucoup plus tard, je vais passer les souvenirs au filtre de la mémoire et tenter de m’approprier certaines techniques découvertes – en terme de rythme, d’effets – pour les plier à mes idées et à mon envie narrative.
Par exemple : cette scène m’a fait frémir, comment l’auteur s’y est-il pris ? Cette succession de plans, dans tel ou tel film, m’a cloué au fauteuil… Quels mécanismes sont en jeu ? Etc.
Ça n’est pas une méthode absolue, plutôt une approche empirique, mais elle me convient bien. On a tendance à l’occulter, mais c’est un vrai métier, de raconter une histoire tout en entraînant le lecteur dans des univers qui lui sont le plus souvent étrangers.
Cela peut paraître simple, mais c’est au contraire très compliqué. Il est d’ailleurs regrettable qu’aucune école n’ait vu le jour en France, alors qu’il y a d’innombrables ateliers d’écriture à l’étranger.

À bien y songer, écrire un bon thriller, c’est presque aussi compliqué que de prendre quelqu’un par la main pour l’emmener en promenade. On tient la main du lecteur, fermement… mais la frontière est ténue, entre la balade de plaisir et la marche forcée !
Un thriller, c’est une invitation déguisée : on doit à la fois amener le lecteur exactement là où on l’avait prévu, tout en lui donnant l’impression que c’est son choix.
C’est une mécanique de précision, qui réclame beaucoup de travail.


Que signifie être auteur pour vous?


Avoir envie d’écrire des histoires. En éprouver le BESOIN, aussi. Être capable de se lever tous les matins et de s’enfermer, face à un clavier d’ordinateur. La vie d’auteur est monacale, à mille lieues de ce que les gens fantasment. C’est répétitif, exigeant, angoissant aussi.
Mais par-dessus tout, ce que trop de gens ont une fâcheuse tendance à oublier, il faut parvenir à « vivre de sa plume ». N’importe qui peut-être romancier – ça n’est pas très compliqué d’écrire un livre, puis de le publier (quitte à l’autopublier, si les autres voies de l’édition se sont refermées).
En revanche, nous sommes rares à n’exercer que cette activité… et encore plus rares (hélas !) à en (sur)vivre.
Un auteur, c’est ça : quelqu’un qui invente des histoires et qui a la chance d’être suffisamment écouté et suivi.
On est auteur le jour où l’on parvient à vivre de ses écrits, c’est à dire le jour où la petite musique que l’on propose à travers nos récits trouve écho dans le cœur et l’âme des lecteurs.


L'inspiration et l'endroit pour écrire sont-ils deux éléments indissociables?


Pas en ce qui me concerne. Je ne crois pas en l’inspiration, je ne crois qu’au travail. Je n’ai pas la prétention d’avoir inventé quoi que ce soit et je suis persuadé que tout a déjà été écrit.
Les auteurs sont comme les musiciens : ils disposent d’un nombre restreint de notes et sont condamnés à réinventer, en permanence, de nouvelles mélodies et/ou histoires, en espérant que leur sensibilité et la qualité de leur interprétation sauront toucher d’éventuels lecteurs. Quand la radio joue un morceau, on peut n’en percevoir qu’un bruit de fond… ou s’attarder parce que la mélodie nous parle. Les romans sont comme autant de bouteilles jetées à la mer. On espère à chaque fois que le message contenu sera ramassé et ouvert, sans jamais en être certain.
Quant à l’endroit pour écrire… J’ai des amis qui ont besoin de leur bureau, de leur rituel. J’ai moi-même un rituel immuable, quand je travaille effectivement dans mon bureau. J’ai cependant investi dans un ordinateur portable, parce que je peux écrire n’importe quand, n’importe où.
J’aime écrire dans un café, en me nourrissant de l’énergie de la rue.
J’aime écrire dans le train, quand je me déplace.
J’aime m’enfermer à l’hôtel, les soirs de salon, pour travailler une heure ou deux.
Je veux pouvoir saisir l’idée à l’instant où elle passe, de peur de la laisser filer à jamais.
Un auteur n’a pas plus d’imagination que n’importe qui. Il est juste plus attentif, plus réceptif. Il attrape un sujet quand il devine sa présence et sait ensuite le transformer, avant de transmettre le fruit de sa réflexion.
Un auteur, c’est aussi un passeur d’idées.


Quels sont vos projets?


J’écris actuellement un nouveau thriller pour les éditions du Toucan.
J’avais du mal à quitter les personnages de la trilogie des Ténèbres et c’est l’occasion d’en retrouver au moins un. L’action se déroule au Mexique, de nos jours… et je ne peux guère en dire plus, si ce n’est que le projet m’excite au plus haut point et que j’ai très envie de l’achever au plus vite !
Je travaille également sur un autre thriller, contemporain lui aussi.
J’ai un projet de série fantastique, à l’attention des « young adults ».

Enfin, je dois écrire en début d’année prochaine un nouveau tome de la série « La Cour des miracles », car l’aliéniste Simon Bloomberg m’a trop longtemps manqué et qu’il est grand temps de nous retrouver !


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