mercredi 28 juin 2017

La Fille Du Train & Paula Hawkins


Bonjour mes ami(e)s, voici une duo chronique de Jean-Louis et Valérie.





Extrait 

"Chaque bribe de souvenir me menait au suivant. J’avais erré dans le noir des jours, des semaines, des mois, et je venais seulement de heurter quelque chose. C’était comme si je m’étais collée à un mur que je suivais du bout des doigts pour avancer de pièce en pièce. Les ombres qui se mouvaient dans ma tête ont enfin commencé à fusionner et, une fois mes yeux habitués à l’obscurité, j’ai réussi à voir."

Quatrième de couverture

Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…


L'impression de Jean-Louis
Comme plusieurs la quatrième de couverture m'avait vraiment enchanté, mais à la lecture, quelle déception ! Je m'explique assez difficilement le succès de ce roman. J’ai bien essayé d'y trouver un soupçon d’originalité à défaut de suspense, mais en vain. La trame est tout de même mince : une femme alcoolique qui "pousse le bouchon un peu loin" et vient se mêler de tout dans une affaire de disparition... Une police tout en "sobriété ", pour le moins discrète voire inexistante... Une intrigue qui essaye de ne pas "dérailler" entre amnésies et mensonges. Le rythme a la lenteur d'un omnibus. Les répétitions, tant dans les situations que dans les dialogues, sont annoncées comme autant de quais de gares. Avec qui plus est, un nombre de coïncidences trop important pour que l'on y croit, Dieu que le voyage fut long et monotone. Quant aux voyageurs, je les ai trouvés assez insipides. Je n'irai pas jusqu'à dire que je n'ai pas aimé ce roman. Je l'ai simplement trouvé très (trop) long. Je n’y ai ressenti aucune émotion, aucune empathie avec les personnages. La lecture est longue, pesante, ennuyeuse. Je ne suis absolument pas entré dans cette histoire et me suis ennuyé de bout en bout, sans y croire un seul instant. Et si l'on veut parler de « thriller », il n'y a guère que dans les cinquante dernières pages que le suspense se réveille (même s'il est sans surprise). Pensant être passé à côté j'ai regardé l'adaptation cinématographique... Même constat. J’ai donc hésité à écrire cette chronique, le travail de l'auteur mérite beaucoup de respect. Mais nous ne sommes pas ici pour se faire des politesses ou raconter des balivernes. Que ce récit soit encensé par certains blogueurs, (à chacun son avis.) reste pour moi une énigme. Perso, ce sera la seule du roman. Désolé mais je n’ai pas du tout accroché ! Peut-être aussi que mes dernières lectures m'ayant enthousiasmé, celle-ci a pâti de la comparaison. J'ai tout de même trouvé quelque chose de positif dans ce livre : le mot "Fin".


L'avis de Valérie


Un train qui n'est jamais arrivé à destination pour moi. 

Oui, en effet, avec la plus grande volonté du monde, j'ai dû jeter l'éponge de ce pseudo-thriller-bestseller, ce qui est très très rare chez moi.   
J'ai beau chercher au plus profond de moi, mais mon ressenti est sans appel " Insipide ".

Je m'en explique;

Ma lecture s'est arrêtée à la page 301 et je peux vous dire que c'est avec déplaisir que j'y suis arrivée.
Que de longueurs sans intérêt! L'intrigue est d'un vide abyssal absolu, alambiqué et d'un ennui homérique qui vous pousse indéniablement à appuyer sur le bouton " Arrêt immédiat " de ce train.
J'ai encore beaucoup de mal à comprendre l’exubérance et la vague déferlante d'avis positifs sur ce roman. Bien évidemment, les goûts et les avis littéraires sont propres à chacun, mais je m'insurge de l'originalité et de la thématique de cette histoire.... " Un thriller " non, je n'adhère absolument pas à cette étiquette qui a été posée sur ce roman. 


Les personnages, les tonalités du texte et le style.


Les personnages sont fades et sans profondeur. La redondance des états d'âme des protagonistes est pénible et fastidieuse. 
Les tonalités du texte sont à elles seules inexistantes. 
L'empathie et le pathétique auraient pu figurer au sens propre de l'intrigue, mais là encore,  je n'y ai perçu aucun sentiment probant. 
Le mal-être accapare la totalité du texte en y mêlant les déboires et les échecs multiples des personnages principaux, ce qui donne une sensation d'antipathie envers celles-ci. 
Je n'avais qu'une seule envie, celle de leur flanquer une paire de claques tellement la niaiserie y est constante. Ce qui est le plus affligeant, est le manque total de cohérence et d'homogénéité au regard de cette histoire. Elle s’enlise et prend des directions à sens uniques en y apportant sans conteste, une stérilité qui perdurera autant sur le fond que sur la forme de l’intrigue.
C'est tortueux et exténuant et je vais peut-être sembler désagréable pour ceux qui l'ont apprécié, mais ce bouquin m'a filé la déprime... 


Bref, un roman qui restera à quai. 



L'auteure 




Nationalité : Royaume-Uni 
Né(e) à : Harare, Zimbabwe , le 26/08/1972
Biographie : 

Paula Hawkins est une écrivaine britannique.

Elle est née et a grandi à Harare au Zimbabwe. Son père était un professeur d'économie et journaliste pour la finance. Sa famille déménage à Londres en 1989 alors qu'elle a 17 ans. 

Elle étudie la philosophie, la politique et l'économie à l'université d'Oxford.

Elle écrit des articles sur les affaires pour The Times, tout en écrivant plusieurs articles en indépendant et écrit un livre de conseil financier pour les femmes, The Money Goddess.

Vers 2009, Hawkins commence sa carrière de romancière en écrivant des fictions romantiques sous le pseudonyme d’Amy Silver.

Elle rencontre le succès commercial avec son roman "La Fille du train" (The Girl on the Train, 2015), un thriller abordant la violence domestique et l'alcoolisme féminin. Il a été un phénomène en librairie et s'est vendu à 11 millions d'exemplaires à travers le monde.

Il a été adapté pour le cinéma par Tate Taylor, en 2016, avec Emilie Blunt dans le rôle de Rachel Watson.

Selon le magazine américain Forbes , Paula Hawkins serait classée 9ème au palmarès des auteurs les mieux payés avec 10 millions de dollars pour la période du 01/07/2015 au 30/06/2016 à égalité avec Veronica Roth et John Green.

Paula Hawkins a vécu en France et en Belgique. Elle vit désormais dans le sud de Londres.

son site : http://paulahawkinsbooks.com/ 



Détails du produit;

  • Broché: 384 pages
  • Editeur : Sonatine (7 mai 2015)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2355843139
  • ISBN-13: 978-2355843136

dimanche 25 juin 2017

Du Feu de L'Enfer & Sire Cédric


Bonjour mes ami(e)s, voici la chronique de Jean-Louis





Extrait


"Devenir dingue ? C'est bien ce qu'elle ressentait en cet instant. La porte de la folie était ouverte, ils avaient bel et bien eu un aperçu de ce qui se trouvait derrière son seuil. Qu'allait-il se passer ensuite ?" Quatrième de couverture
Manon maquille les cadavres. Elle est thanatopractrice. Ariel, son frère, maquille les voitures. Il est délinquant. Un jour, l'une des magouilles d'Ariel tourne mal. Manon ne peut se résoudre à abandonner son frère toxique et se retrouve complice malgré elle. L’enfer est pavé de bonnes intentions... Le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique. Commence alors une traque qui brouillera les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang.
Mon impression
Premier Sire Cédric pour moi et quelle découverte ! Du feu de l’enfer a beau être un pavé de 550 pages, je l'ai lu frénétiquement dans la Journée. L’écriture de Sire Cedric se fait au scalpel. Il taillade. Les chapitres sont courts rendant le rythme infernal. Il propage la mort tout en donnant une vraie vie à ce récit dont l'intrigue nous plonge dans l'enfer d'une secte dont les membres ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. Les personnages sont complexes tantôt attachants, parfois rebutants. La nature humaine dans toute sa force et ses faiblesses. J'ai failli "adorer". J'ai juste éprouvé une longueur dans le rythme à une centaine de pages avant la fin. Pourtant tout y est parfaitement maîtrisé dans ce conte d'horreur moderne qui flirte certes avec les clichés du genre sans tomber toutefois dans les pièges du pastiche. C'est un roman d'horreur certes...mais pas que.

L'auteur








Né en 1974, Sire Cedric vit à Toulouse. 
Il est l'auteur de sept romans et de deux recueils de nouvelles, aux frontières du thriller et du roman fantastique. 
Il a reçu le prix Masterton pour son roman L'Enfant des cimetières et le prix Polar (festival de Cognac) pour son thriller De fièvre et de sang
Ses livres sont traduits en anglais, en polonais et en turc.

Détails du produit

  • Broché: 560 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (9 mars 2017)
  • Collection : SANG D ENCRE
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2258115698
  • ISBN-13: 978-2258115699

samedi 24 juin 2017

La Chute du Cafard & Denis Zott


Bonjour mes ami(e)s, voici la chronique de Jean-Louis.







Extrait 

" Encore un verre, et un.
Il se les jette dans le gosier, l'un après l'autre, comme un lancer de grenade. De cet alambic personnel, il espère tirer quoi ? Juste se rincer ? Juste diluer ses neurones dans le tourbillons des sentiments qui le matraquent comme une pièce de forge ? Quand le niveau de flottaison lui arrive à hauteur de ses yeux, son menton porte sa tête sur le billot de la table, telle une offrande au bourreau."
"Frappe!...
Il s'imagine l'action avant qu'elle ne se réalise.
Vois la peur dans leurs yeux si clairs.
Vois la barre de fer éclater une pommette.
Pulvériser un nez si parfait.
Vois leur visage inondé de sang, leur bouche cracher leurs dents...
Frappe !"

Quatrième de couverture;



Le Mendiant l’avait prévenu à son arrivée dans le Berry où il venait d’être muté. « Fais gaffe à ne pas rester trop longtemps, mon pote ! Et fais gaffe aussi aux jeunes ! Ici ils s’emmerdent. Mortellement… »
Lorsque, en pleine période électorale, « Celui qui regarde à travers les murs » vole une photo dans une banque d’images ultrasécurisée et l’expédie par mail aux élèves du collège Colbert à Châteauroux avec le message « Vous la reconnaissez ? », c’est une bombe qui tombe sur la ville.
En découvrant la photo, Anita, « le cafard », veut disparaître de la surface de la Terre, mais non sans faire payer les responsables de son humiliation. Elle les entraînera tous dans sa chute. L’effet domino sera dévastateur. Et gare aux dommages collatéraux.
Le commandant Yann Lespoir, qui mène l’enquête, ne sera pas épargné. Le Mendiant l’avait prévenu.



Mon impression


Une adolescente victime de harcèlement se défenestre de l’appartement du gendarme le plus connu du Berry.  Sans doute pour elle, par cet acte, la seule façon de communiquer l’ampleur de son malaise et surtout qu’on la prenne au sérieux. "Même aux cafards on ne fait pas ça."
Et comme cette ado, dans cette histoire, n’est pas n’importe qui...

Tout part de là...

Près de 600 pages d'une écriture scénarisée. 600 pages et aucun temps mort. Avec en fonds sonore les paroles de Thiéfaine, de plus en plus sombres, rythmant les parties du livre et accompagnant le policier qui, entre ses déboires conjugaux et l'antagonisme de son fils handicapé, va aller jusqu’au bout de ses forces pour découvrir qui est derrière cette mise en scène glauque et morbide. "Comme un concentré de vie qui le ballotte dans un maelström depuis cinq jours. Trop d'émotions pour un seul homme".
"Lespoir écoutait Thiéfaine en perfusion comme un malade branché à son cathéter... La mémoire est la pire des salopes".

J'ai bien aimé ce roman même si à première vue c'est un gros pavé et que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. La trame au départ est assez complexe et met en scène la société d’une ville moyenne de province, (en l’occurrence Châteauroux), une ville où l’ennui conduit les jeunes à se livrer à des jeux pour le moins délétères. Il y a beaucoup de personnages, mais au fur et à mesure de la lecture, on s'y retrouve très bien, car chaque protagoniste à son importance dans l'histoire.
Et après une centaine de pages ça devient vraiment très, très prenant. Addict !!!
Il y a dans cette histoire une bonne dose d'action, des moments "chauds" et des situations assez gores. Le tout servi avec un suspense bien entretenu et un phrasé soigné  qui sait se mettre au service de l’intrigue grâce à une écriture tantôt paisible, tantôt nerveuse, mais toujours très visuelle. Ça tourbillonne, ça vit !
Entre jeunes désoeuvrés,  guerre des polices, drogue, alcool et flics pourris, spirale des sentiments, rancunes , jalousies et vengeances, l'auteur ne nous laisse aucun répit.
"On a l'impression qu'on a coupé la lumière et que toute la ville vient de basculer dans les ténèbres."
Les rebondissements sont pléthore sans que cela soit incohérent ou invraisemblable. Denis Zott a bâti un scénario très poussé, minutieux et parfaitement amené. Maîtrisé.
Il y a l'enquête, certes, mais aussi ce qui se déroule en marge des investigations policières, cet effet de zoom projeté sur le commandant Lespoir, pivot central de cette histoire.
"A présent il ne pourra jamais oublier son passage dans le Berry"

J'ai été happé par la vague de ce premier roman, la déferlante de cette histoire. Histoire qui pour moi se termine en tsunami.



L'auteur 



Né à Strasbourg, cet Alsacien de souche exerce dans la communication des collectivités locales, de préférence balnéaires, ce qui lui a valu de traverser plusieurs fois la France d une mer à l autre, des Sables d Olonne à Saint-Tropez, en passant par le Berry. Durant ses loisirs, quand il n écrit pas à la terrasse d un bistrot, ce randonneur acharné parcourt montagnes et déserts. Sa devise : « Mes racines, je les plante dans les étoiles ; c est la meilleure façon de voir la Terre ». La Chute du cafard est son premier roman.


Détail du produit

  • Broché: 600 pages
  • Editeur : Geste Editions (12 avril 2016)
  • Collection : GESTE NOIR
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2367465193
  • ISBN-13: 978-2367465197


vendredi 23 juin 2017

La Dernière Licorne & Tobby Rolland alias Michel Bussi


Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique.





Quatrième de couverture;


Turquie, marché d'Igdir. Aman, la fillette kurde dont la famille est gardienne millénaire du mystère de l'Ararat, n'aurait pas dû accepter cette licorne en bois... Elle savait que c'était interdit.
Melbourne, Parlement mondial des religions. Un rapport secret est alarmant : les glaces du mont Ararat fondent inexorablement. L'« anomalie d'Ararat », cette forme détectée au coeur du glacier, est-elle « la » preuve que l'arche de Noé s'y est échouée comme le racontent la Torah, la Bible et le Coran ?
Arménie, Etchmiadzine. Quatorze mercenaires font irruption dans la cathédrale pour s'emparer d'une relique inestimable : un fragment de l'arche. Leur but : ne laisser aucun témoin. C'est le déclenchement d'une vague de meurtres aux quatre coins du monde.
Vatican, enfer de la Bibliothèque apostolique. Zak Ikabi, ethnologue et aven¬turier, a moins de trois minutes pour photographier l'original du sulfureux Livre d'Enoch. Quel secret, dont dépend l'avenir de toutes les religions, relie les mythes de l'arche, du Déluge et des licornes ?
Université de Toulouse-Le Mirail, laboratoire du DIRS. La glaciologue Cécile Serval se trouve nez à nez avec Zak, venu lui dérober son rapport secret. C'est le début d'une course qui nous emporte de l'Arménie au Vatican, du Nakhitchevan à Hong Kong... Pour s'achever sur les flancs de l'Ararat...
Là où la vérité dépasse l'imagination.


Un thriller ambitieux au rythme effréné. Une intrigue historique diaboliquement séduisante qui embarque le lecteur dans une course folle, de Bordeaux à Erevan en passant par le Vatican et Hong Kong, à la poursuite d'un secret qui n'est rien de moins que celui de l'humanité tout entière.


Mon avis; 


Que c'est exaltant de lire un thriller de cette envergure. C'est sans conteste, l'un de mes préférés. Pourtant, au premier abord, rien ne prédestinait ce thriller ésotérique à rentrer dans le top Ten de mes romans favoris.

Je vous rassure, la corrélation faite avec le "Da Vinci Code", n'est que pur sémantique. Ce thriller est du même acabit, certes, mais ce pavé d'à peu près 600 pages, a sa propre personnalité et originalité. Comme je l'ai précisé au préalable, dans ce roman noir éso-thriller-polar, les religions, les sociétés secrètes et Dame Histoire se croisent et s'entrecroisent. En un claquement de doigts, vous serez téléportés du présent au passé et aux quatre coins du monde à la recherche d'un secret que les religions elles-mêmes reconnaissent " l'Arche de Noé ". 
Est-ce une légende ou l'authenticité des faits est-il justifié? 

En préambule à ma lecture, je me suis intéressée à l'auteur et plus précisément à ses écrits. Voyant que ce roman était son premier, j'ai creusé sur le pédigrée du Monsieur et là, j'ai vite compris que cet auteur maîtrisait son sujet à la perfection. Diplômé de sciences politiques, haut fonctionnaire dans plusieurs ambassades d'Asie centrale et du Moyen-Orient, il est spécialiste des questions diplomatiques, linguistiques et religieuses...rien que ça. 😉
Vous comprenez bien que mon enthousiasme et mon encéphale n'ont pas cherché midi à quatorze heures.  

Je suis donc rentrée en autarcie totale avec Tobby Rolland. Ce thriller est époustouflant de réalisme. Il se dévore docilement par des chapitres courts. Les flash-back sont pragmatiques et aisés. Une datation claire qui simplifiera votre lecture. 
Le travail de recherche et de documentation y est colossal. L'auteur ne s'est pas arrêté à l'envie d’écrire un simple thriller ésotérique , non, il vous explique en détail le comment et le pourquoi, il vous apprend intelligemment les tenants et les aboutissants et il vous susurre les faits. Les néophytes seront comblés et les amateurs seront aux anges. 


Les personnages, l'intrigue, le style et les tonalités du texte.


L'origine de l'humanité, voilà un sujet qui porte à discussion. Tobby Rolland vous propose une intrigue aux multiples rebondissements. Telle une araignée, l'auteur tisse sa toile et vous voilà captif de son bon vouloir. Il vous embarque dans les méandres d'un passé sombre et à contrario emblématique et énigmatique. Ses personnages sont assurément obsédés, voire endoctrinés par cette recherche de la vérité. La mort sera une alliée pour les plus irrationnels en allant jusqu'au meurtre. Les sociétés secrètes emploieront de subtils stratagèmes pour arriver à leurs fins. Les plus croyants seront en danger. Le savoir ne sera pas bénéfique et salutaire pour les scientifiques et les théoriciens. 

L'auteur allie le dramatique et le tragique en y enchaînant les coups de théâtre, le suspense et l'angoisse. Les ressentis sont multiples. Vous suivrez avec enthousiasme ou mépris les personnages, certains vous seront captivants et bienveillants et d'autres écœurants et haïssables.  

Je me suis très vite adaptée au langage stylistique de l'auteur. Sa phraséologie est concise et sans fioriture. Les 600 pages ont été dévorées avec une exaltation continue sans jamais ressentir le moindre découragement. L'auteur maîtrise avec brio les sujets religieux, géopolitiques et historiques ce qui rend ce thriller encore plus prodigieux. La narration est fluide et lisse. Le pathétique et l'empathie sont décrits et maniés savamment. 
Ce récit est aussi un roman d'aventures, ça bouge, ça s'agite, ça décape dans tous les sens du terme.Vous voyagez d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre en un temps record. 
L'histoire et le passé vont vous enflammer et vous envoûter. Les énigmes, les mystères et les secrets seront désormais votre quête de la vérité. 


En conclusion;


Vous l'avez compris, ce roman est un excellent thriller qui vous captive de la première à la dernière page. C'est une perle rare et j'en redemande. J'ai voyagé d'un bout à l'autre de la planète , je me suis instruite sans effort et j'ai aimé revivre l'histoire d'un passé légendaire



Merci aux éditions Presse de la Cité pour l'envoi.




L'auteur 







Tobby Rolland, alias Michel Bussi, depuis son plus jeune âge, est passionné d'énigmes 
historiques, de mystères ésotériques et de chasses au trésor. C'est d'ailleurs en lisant, il y a plus de 30 ans, « L'Homme qui voulut être roi » de R. Kipling qu'il imagine sa "véritable histoire de l'arche de Noé".

Cette curiosité au monde et à ses mystères le pousse à suivre des études de relations internationales et de géopolitique. Après un diplôme de sciences politiques, il devient haut-fonctionnaire en poste dans plusieurs ambassades d'Asie centrale et du Moyen-Orient, fonctions qu'il exerce toujours actuellement. Spécialiste des questions diplomatiques linguistiques, et religieuses, il a tissé pendant une vingtaine d'années un solide tissu de connaissances et de relations sur des aires culturelles variées.

Passionné par son action en faveur de la démocratie dans un monde complexe et mouvant, il n'en oublie cependant pas cette fantaisie originelle qui l'a amené à poursuivre une carrière de citoyen engagé.

Né d'un rêve d'enfant, La Dernière lLcorne est son premier roman. 

Tobby Rolland a 53 ans.






Détail du produit 

  • Broché: 594 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (24 mai 2017)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2258144876
  • ISBN-13: 978-2258144873


dimanche 18 juin 2017

L'invité Sans Visage & Tana French


Bonjour mes ami(e)s, voici la chronique de Jean-Louis





 Extrait 

"La maison d'une victime est l'endroit idéal pour cerner cette personne que jamais on ne rencontrera. Les gens filtrent des choses, même pour leurs amis, et ensuite, les amis filtrent à leur tour....Derrière les portes closes, pourtant, les masques tombent; il n'y a plus de filtre qui tienne. On entre, à l'affût des tics involontaires : quelque chose rangé à la va-vite avant que le visiteur arrive, une odeur étrange, les objets tombés au fond des coussins du canapé.
Tous les défauts que la victime n'aurait jamais voulu révéler."
"A présent, on chasse. La proie est dans notre champ de vision; on l'encercle de plus en plus près. Et toutes nos actions tournent autour du moment où on l'aura coincée pour la mettre à Mort."

Quatrième de couverture;


Une superbe jeune femme est retrouvée assassinée chez elle, au pied de sa table dressée pour un dîner romantique. L’inspecteur Antoinette Conway, de la brigade criminelle de Dublin, est chargée de l’enquête avec Stephan Moran. Il est son seul allié dans un quotidien fait de mesquineries et d’humiliations – pas facile d’être une femme flic en Irlande.

Tout condamne a priori le nouveau petit ami de la victime, et les autres inspecteurs font pression sur Antoinette pour qu’elle le mette derrière les barreaux, or elle résiste, persuadée que l’affaire n’est pas si évidente que le laissent présager les apparences.
C’est alors que le crime prend une tournure bien moins banale…


Mon impression


Dans ce récit, on ne suit pas l'enquête de l'inspecteur Antoinette Conway, inspectrice à la brigade criminelle depuis deux ans. On EST Antoinette Conway. Ses yeux, ses pensées, ses doutes, ses humeurs. Et pourtant, A.Conway, victime de discrimination tant sexiste que raciale, ce qui l'a endurcie, est solitaire, ombrageuse, antipathique, à la limite antisociale. Paranoïaque, on en vient à se le demander, tant elle exècre le genre humain. "On n'est pas dans une série télé...je n'éprouve aucune loyauté envers mes collègues... Je bosse juste sur mon enquête. Quiconque se met en travers de mon chemin, je l'écrase et je n'ai aucun problème avec ça". On ne peut pas être plus explicite.
Et pourtant je n'ai pu m'empêcher de la trouver sympathique de par des répliques succulentes non dénuées d'humour "pince sans rire".
Outre les dialogues l'auteur met un soin particulier dans des détails physionomiques, qui loin d'être rébarbatifs, relancent le sujet et rendent vivant, humain dirais-je, le récit.

J'ai juste été gêné par l'emploi continu du temps grammatical employé. Toujours le même ("proposé-je..."L'informé-je"..."Déclaré-je").
Après, de guerre lasse, je ne l'ai plus relevé.

Un récit donc, qui commence lentement, au rythme d'une enquête bien ordinaire. Comme il n'y a rien d'extra dans cet ordinaire pourquoi se presser ?
Mais une fois qu'on entre dans l'enquête et les interrogatoires, le lecteur bascule dans un récit hyper psychologique où le doute devient rapidement la pierre angulaire de la narration. Et on se laisse prendre au jeu. On est dans l'enquête et celle-ci nous tient alors en haleine et tout est bien ficelé.

Un coupable presque parfait, avec des indices à charge contre lui tellement nombreux que cela en devient suspect... Antoinette et Steve, son adjoint, vont devoir se battre pour continuer à chercher la vérité, et quand on pense que le dossier est bouclé...ça repart d'autant plus que leur quête les mène sur des terrains mouvants et de sales petits secrets...

Tana French nous livre une excellente intrigue bien mise en place, une construction magistrale, un suspense redoutable, et surtout des personnages complexes unis par des relations tordues qui donnent tout son dynamisme à une action qui ne se relâche jamais. "L'invité sans visage" ne laisse pas un moment de répit. Le lecteur est partie prenante à l'enquête et l'auteur l'amène sur diverses pistes sans tout dévoiler !

Après des polars d'action ("Sans Raison" de Mehdy Brunet étant ma dernière lecture ), j'ai aimé le rythme lent de celui-ci alors que l’action ne déborde que rarement des salles d’interrogatoire du commissariat. Nous sommes totalement immergés dans la vie quotidienne des flics de la Crim' au cours d’une enquête, dans leur « intimité » professionnelle au coeur de la brigade et de leur vie quotidienne. Nous découvrons les petites mains des investigations, ceux qui sont chargés de toutes les basses besognes, de toutes les tâches ingrates. Nous sont révélées les rivalités, les croche-pieds, bref, une absence de solidarité. Cependant, la perpétuelle animosité d'Antoinette à l’égard de tous peut s'avérer (très vite) lassante.
Le dénouement très finement mené rattrape le sentiment de longueur que j’ai pu ressentir à certains moments de ma lecture.

Alors certes ce roman déplaira peut être à celles et ceux qui recherchent de l’action à chaque page.

Un roman de 550 pages qui aurait pu devenir rébarbatif sans le talent de l’auteur et la psychologie fouillée et incisive de chacun de ses personnages.
"C'est comme un film de série B : le genre dont on devine la fin au détail près dès la moitié...et alors, on vous emporte dans un autre film, différent, plus vif. Et tout peut arriver"
Prenez le temps de le lire si vous aimez les romans policiers... qui prennent leur temps.


Bibliographie de l'auteur;






Nationalité : États-Unis 

Né(e) à : Vermont , 1973

Biographie : 

Tana French est une actrice et une romancière italo-américaine spécialisée dans le roman policier.

Son père, David French, est un économiste qui travaille sur la gestion des ressources dans les pays en développement, de sorte que la famille est mise en contact avec de nombreuses cultures différentes. 

Pendant son enfance, Tana French suit donc ses parents dans leurs déplacements et vit dans de nombreux pays, notamment l'Irlande, l'Italie, les États-Unis et le Malawi.

Elle parle français car sa grand-mère, russe, qui a fui la Russie lors de la révolution, parlait toujours français avec sa mère (Elena Hvostoff-Lombardi) à la maison. 

Elle a vécu, toute petite, au Malawi, avant de partir en Italie jusqu’à l’adolescence. Puis elle s’installe à Dublin en 1990.

Elle fait des études supérieures au Trinity College de Dublin et, en parallèle, s'adonne au théâtre. Elle devient membre du Purple Heart Theatre Company d'Irlande.

Mariée et mère de deux filles, elle réside à Dublin, mais a conservé sa double citoyenneté américaine et italienne.

Elle amorce sa carrière littéraire en 2007 avec la publication de "La Mort dans les bois" (In the Woods), aussi intitulée en français "Écorces de sang", qui, outre un grand succès public, remporte le Prix Edgar-Allan-Poe et le prix Macavity du meilleur premier roman d'un auteur américain en 2008 et de nombreuses autres distinctions.

Elle est la nièce de Sean French, du duo Nicci French (auteurs à 4 mains de nombreux romans à suspens et policiers).



Détails du produit

  • Broché: 560 pages
  • Editeur : Calmann-Lévy (12 avril 2017)
  • Collection : Policier/Science-fiction
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2702160832
  • ISBN-13: 978-2702160831