dimanche 30 juillet 2017

La Fille Derrière La Porte & Patricia Hespel


Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique.





Quatrième de couverture


Deux jeunes femmes, deux destins. D'un côté, Emmy, une jeune femme dépressive, fragilisée par les aléas de la vie et, de l'autre, sa voisine, Léna, une battante sûre d'elle qui va vite tenir la première sous son emprise et lui proposer un pacte singulier. 
Au fil des mois et de cette amitié atypique, un pacte venimeux et addictif s'articule autour de leur longue descente aux Enfers... 

La gagnante du Prix du Suspense Psychologique 2017 présidé par Franck Thilliez. 



Mon avis

En lisant la délicate dédicace que l'auteure a très gentiment jointe à son roman, j'ai tout de suite compris que ma lecture allait être exaltante.



Oui oui, vous lisez bien " Givrées " et c'est un euphémisme!

Dans ce huis clos, vous faites connaissance avec Léna, Emmy et Magnus.

Emmy;
Complètement paumée, dépressive, larguée par un mari infidèle, elle perd son emploi, et cerise sur le gâteau, la garde de ses enfants lui est enlevée....

Léna;
Sa voisine, qui est son exact contraire, battante, fonceuse et sûr d'elle. Elle vit avec Magnus rencontré dans le même hôpital psychiatrique quelques années auparavant.

Magnus;
Compagnon de Léna, soumis et dépendant affectif de celle-ci.


Je vous plante le décor;

Vivant dans le même immeuble, les deux jeunes femmes vont se rencontrer et finir par se parler. Léna comprend très vite que sa voisine est en pleine dépression et affaiblit psychologiquement. Celle-ci va la coacher, mais d'une manière plus que tendancieuse. Très vite on découvre, au fil des pages, les différents aspects " Sombre " de Léna qui n'est pas vraiment celle qu'elle prétend être. Emmy va pourtant suivre sa coach sans la moindre hésitation et se plier à ses quatre volontés. 
La transformation d'Emmy est fulgurante et impressionnante. Mais Léna ne va pas s'arrêter en si bon chemin....son machiavélisme et sa perversion vont pouvoir s'accomplir.

Mais que cache cette amitié soudaine?
Pourquoi Léna fait-elle cela pour/à Emmy?
Que cherche-t-elle?
Qui manipule qui?
Qui est vraiment la victime et qui est le prédateur? 
Qu'est-ce qui relie ces trois personnages?
Ces questions m'ont hanté tout au long de ma lecture et je peux vous dire que l'auteure sait parfaitement manipuler son lectorat parce que je n'ai rien vu venir....


Les tonalités du texte, les personnages et le style.

Ce thriller psychologique est une merveille, Patricia Hespel vous embrume et vous susurre quelques indices ici et là. Les flashbacks vous aident intelligiblement à comprendre le passé douloureux de ces trois personnages. 
Les ressentis affluents de partout, votre empathie est mitigée envers Emmy et Léna. Le passé de Léna va vous ouvrir des portes qu'il vaut mieux ne jamais avoir à franchir. Votre envie d'en savoir plus va vous pousser vers des chemins obscurs ou l'âme humaine n'est qu'un vide abyssal d'une profondeur incommensurable. 
La genèse de l’intrigue est parfaitement crédible et d'un réalisme troublant. La construction et le façonnage psychologique des personnages sont établis et assurés et font de ceux-ci des individus pervers et sadiques pour certains et angoissants et anxieux pour d'autres. 
Vos sens sont en alerte maximale, l'auteure vous manipule avec une certaine aisance. Le talent de Patricia est cette assurance stylistique constante que l'on savoure chapitre après chapitre. 
Sans jamais être ennuyeux ou redondant, ce roman se transforme, telle une chenille, en un papillon sphinx à tête de mort. L'évolution de l'intrigue est magistralement conceptualisée par une scénarisation digne d'un Franck Thilliez, d'une Darcy Bell, Michel Bussi ou encore Chevy Stevens. Je comprends maintenant pourquoi ce roman a été finaliste et primé par Franck Thilliez en personne! 
La phraséologie est élégante et habilement concise. Le dramatique et le suspense vont vous tenir en haleine et vous surprendre jusqu'au mot " Fin ". 
La fluidité de la trame apportera une commodité du tragique à laquelle vous allez adhérer en y alliant une addiction pour ce trio.

Bref, un thriller psychologique de haute voltige qui intègre tous les ingrédients pour que votre lecture soit la plus prenante et addictive possible. 

Merci à Patricia pour l'envoi de son manuscrit. Je m'incline devant le talent de cette auteure qui nous vient de Belgique. Bravo Madame! 


L'auteure 


Bibliographie 


Nationalité : Belgique 

Né(e) le : 26/11/1969

Biographie : 


Juriste de formation, Patricia Hespel a travaillé une douzaine d'années dans le secteur notarial.

Elle a quitté son activité professionnelle pour tenter l'aventure du roman.

Après son premier roman "Duelles", paru en 2011, Patricia Hespel a publié son deuxième livre, "Au bout du chemin" qui a obtenu le Prix du roman Femme actuelle 2013.

Patricia Hespel vit en région namuroise avec son mari et ses enfants. 



Description du produit;


  • Broché: 328 pages
  • Editeur : Les Nouveaux Auteurs (27 avril 2017)
  • Collection : THRILLER
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2819504396
  • ISBN-13: 978-2819504399


dimanche 16 juillet 2017

Mon Amie Adèle & Sarah Pinborough


Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique.




Quatrième de couverture

LOUISE
Mère célibataire, elle est coincée dans un quotidien minuté. Un soir pourtant elle embrasse un homme dans un bar… sans savoir qu’il est son nouveau patron.

DAVID
Psychiatre renommé et dévoué à sa femme, il regrette ce baiser mais ne peut s’empêcher de tomber amoureux de son assistante.

ADÈLE
L’épouse de David semble n’avoir aucun défaut. Si ce n’est de vouloir à tout prix devenir l’amie de Louise...

Fascinée par ce couple modèle, Louise se retrouve malgré elle piégée au coeur de leur mariage. Et peu à peu, elle commence à entrevoir des failles.

David est-il l’homme qu’il prétend être ?
Adèle, aussi vulnérable qu’elle y paraît ?
Et par quel secret inavouable sont-ils liés l’un à l’autre ?



Mon avis,

Dès réception de ce roman, je me suis jetée dessus comme une toxico en manque... La quatrième de couverture avait suscité en moi une envie irrésistible de découvrir ce nouvel opus de cette auteure qui m'était complètement inconnue. Donc c'est tout naturellement que mon encéphale s'est positionné en mode " vampiromane ". 
Étant installée confortablement, ma lecture pouvait commencer.

Dans ce huis clos psychologique, vous faites connaissance avec les trois personnages principaux qui sont, comme qui dirait, d'apparences "normales", mais eh oui, il y a un "mais"...ils sont un tantinet déroutants.

Les schémas narratifs sont construits autour de ces trois personnages, Louise, David et Adèle que vous découvrez au fur et à mesure de votre lecture. L'intrigue se visualise sur deux époques distinctes  " l'avant et le présent ". Les chapitres sont parfaitement définis et caractérisés par une narration à la première personne du singulier.

Je me suis laissé emporter par ces trois personnages qui m'ont complètement déstabilisée. J'ai cherché à savoir qui manipule qui et pourquoi. Mais mes ébauches de réponses ont été très vite balayées par l'auteure qui vous dupe intelligemment. Vous essayez de comprendre et de déceler le moindre indice, laissé ici et là par l'auteure, qui vous apporterait une once de solution, mais là encore votre recherche de la vérité se soldera par un échec cinglant. 

Mon empathie envers ce trio est à son comble. 
Louise, par son côté naïf, est très attachante. 
David, séduisant psychiatre, vous attire et vous charme. 
Adèle, épouse parfaite, vous envoûte par sa double personnalité. 

Femme, mari, maîtresse, amie et amant vont, progressivement, dévoiler leurs côtés sombres et vos jugements et présomptions se transformeront en dilemme. 

La genèse des émotions est impeccablement exploitée par l'auteure, vos ressentis envers chaque personnage sont acquis et s'imprègnent en vous, telle une drogue. 
Vous ressentez leurs mal-être et leurs envies de représailles. 
Votre parti pris envers l'un d'entre eux sera-t-il le bon? 
Votre choix en deviendra cornélien.

Et puis....l'intrigue converge et glisse vers le fantastique. 

À partir des 100 dernières pages, j'ai décroché complètement. La magie a disparu et a laissé place à l’invraisemblance...
Ce qui m'a beaucoup perturbée a été ce tournant à 180 degrés que je ne comprends toujours pas! 😕
Pourtant, tout était parfaitement cadré; 
- Le rythme, palpitant. 
- La phraséologie, aérée et fluide.
- Le thème, actuel et passionnant. 
- Le pathétique, éloquent et poignant.
- Le dramatique et le tragique, addictif. 
Pourquoi s'être orientée vers cette voix du fantastique? Vraiment, quel dommage, je déteste être à ce point déçue par un roman qui était pourtant si prometteur!  

Pour les amateurs du genre, ce roman "psycho-fantastique-ésotérique" vous comblera assurément et votre ressenti sera certainement très différent du mien et heureusement d'ailleurs, pour la simple et bonne raison, c'est que chaque personne a ses propres goûts et les exprime en respectant l'auteure et son travail. 

Bref, mon ressenti est mitigé, 50/50, mais cela reste une belle découverte dans l'ensemble.

Merci aux éditions Préludes Noir et NetGalley pour l'envoi en avant-première. 



L'auteure  



Bibliographie;


Sarah Pinborough est scénariste pour la BBC et écrit également pour les adolescents. En 2009, elle remporte le British Fantasy Award dans la catégorie Meilleure nouvelle, et en 2014 dans la catégorie Meilleure novella. L’auteur signe avec Mon amie Adèle son premier thriller, numéro 1 des ventes dès sa sortie dans le Sunday Times et en cours de traduction dans une quinzaine de pays.


Détails du produit;


  • Broché: 448 pages
  • Editeur : Préludes (27 septembre 2017)
  • Collection : Préludes Noir
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2253107883
  • ISBN-13: 978-2253107880

samedi 15 juillet 2017

La Fille de Kali & Céline Denjean


Bonjour mes ami(e)s, voici une duo chronique de Yaguelle et Jean-Louis




Extrait 

"Elle se tient sur lui. Belle et furieuse. Lui, voudrait réagir mais ne le peut pas. Les liens qui l'enserrent l'en empêchent. Il sent une indicible terreur lui perforer le ventre quand elle écarte les bras et tend, entre ses mains, un long filin d'acier...
Mon Dieu, mais que fait-elle ? Il sens la légère morsure du filin d'acier qu'elle pose au dessus de sa glotte avant de l'enrouler autour de son cou. Panique ! Elle ne va tout de même pas... Il se sent défaillir. Son pouls file trop vite ! Non ! Il voudrait... il voudrait..."

"Elle avait dans l'œil une flamme spéciale. Aucune peur. Aucune panique. Aucune rage. Juste une placidité qui lui glaça immédiatement le sang. Elle tenait le couteau dégoulinant de sang dans une main et le dominait de toute sa hauteur."

"Il comprit ce qui venait de lui arriver lorsqu'il chercha l'air dans un bruit insupportable de gargouillis et de succion. Porta la main à son cou. Vit le rouge sombre de son sang dégouliner entre ses doigts. Et s'effondra. Du coin de l'œil, il aperçut les tennis de la tueuse...Alors qu'il mourait, les yeux écarquillés, il entendit la voix résonner tranquillement dans la nuit :
- Vous êtes là ... Bonsoir... Vous m'êtes sympathique. Je vous souhaite de ne jamais me retrouver."


Quatrième de couverture


Toulouse : Éloïse Bouquet, de la Section de Recherches de la Gendarmerie, découvre Maurice Desbals, un ingénieur a priori sans histoire, dont le corps décapité a fait l'objet d'une macabre mise en scène : sur le mur, un swastika tracé avec le sang de la victime et, au pied du lit, un tas de piécettes et des pétales de fleurs faisant penser à une offrande. La tête du défunt, quant à elle, demeure introuvable…

Vengeance, règlement de comptes, acte de barbarie à connotation sectaire ?

Alors que l’enquête peine à démarrer, un meurtre identique est perpétré un mois plus tard à quelques kilomètres de la ville rose. Le spectre redouté d’une tueuse en série s’inspirant de la déesse Kali se matérialise alors…

Tandis que le capitaine Éloïse Bouquet et son équipe, aidés par un profileur, tentent de remonter la piste de cette psychopathe hors norme, Amanda Kraft, jeune et ambitieuse journaliste d’investigation, et Danny Chang, détective privé enquêtant de son côté sur un prétendu suicide, mènent chacun de leur côté des enquêtes parallèles qui vont les mener jusqu’à l’antre de la tueuse…



L'avis de Yaguelle;


En attaquant ce roman, je ne m'attendais pas à une telle découverte.

Céline Denjean m'a conquise par une écriture élégante et décontractée. Le style est astucieusement elliptique et lapidaire avec un soupçon d'ironique et de drolatique qui dynamise votre lecture.
Tel un maelström, l'intrigue se déploie et vous embarque en ne vous laissant aucun moment de répit. Les chapitres sont compendieux et sans fioriture ce qui dynamise votre appétence livresque.

Les personnages sont excellemment conceptualisés par une maîtrise de l'imaginaire absolument accomplie. Le langage stylistique et la narration sont actuels et achevés avec cette personnalisation bien définie pour chacun des protagonistes.

Le suspense et le dramatique ont été minutieusement creusés pour vous donner un maximum de réalisme. Les descriptions criminalistiques des enquêtes sont explorées et apportent une authenticité des faits à l'intrigue.
L’incompréhension et l’invraisemblance, voire même le bizarre de ces enquêtes, pourraient vous sembler fallacieuses et pourtant, elles vont s’imbriquer les une aux autres tel un puzzle. La cruauté et le machiavélisme de cet assassin sont sans faille.

L'aspect psychologique et la victimologie sont décrits par un phrasé scientifique et technique expérimenté, en disant cela, je pense au travail de recherche et de documentation qu'a dû fournir l'auteure pour aboutir à ce résultat.
Tout au long de ma lecture, j'y ai ressenti cette exigence du perfectionnisme et cette volonté d’administrer au lectorat une délectation digne d'un grand vin millésimé.

Le pathétique et le tragique sont traités habilement et suscitent chez le lecteur une empathie envers certains protagonistes et à contrario une animosité et une véhémence pour d'autres. Les ressentis sont multiples, vous passez de l'enjouement à la contrariété en un clin d’œil. L'auteure quadrille et maîtrise avec brio une intrigue rondement menée.

Céline Denjean a osé nous proposer une femme comme serial killeuse ce qui est plutôt rarissime dans le domaine Thrillistique/Polar qui est majoritairement réservé aux hommes et cela m'a captivé et enthousiasmé de pouvoir accéder aux moindres pulsions et instincts de cette prédatrice sociopathe dépourvue d'humanité.

Bref, ce thriller noir est sans conteste une réussite. Ce pavé de 500 pages se déguste avec délice et vous apportera le plaisir des sueurs froides et du frisson.

L'impression de Jean-Louis;


En premier lieu, sachez-le, c’est un pavé de 498 pages. Mais l’auteure a très intelligemment découpé le récit en courts chapitres et chacun d'eux ajoute une pièce au puzzle.

“La fille de Kali” est un polar. Un vrai. A la base, donc, nous avons comme souvent la police contre un meurtrier (souvent un tueur en série). Mais ici ce n'est pas une seule enquête, mais trois différentes qui sont menées indépendamment les unes des autres. Toutes convergent. Bien que l'on sache très vite qui est l'auteur des crimes atroces, chaque chapitre suit alternativement le déroulement de chaque investigateur et in fine ces différentes enquêtes s’imbriquent pour nous faire découvrir le fin mot d’une histoire sanglante. C’est donc par plusieurs voies qu’on pénètre dans ce roman, passant d’un personnage à un autre, les suivant dans leur quotidien et leurs investigations. Ce choix permet d’éviter toute lassitude qui aurait pu apparaître avec un texte plus linéaire. Et le plus : on oublie le cliché de l’éternel inspecteur macho, alcoolique, divorcé et désespéré en rupture de ban de son métier et de la société. Cette fois, le flic qui mène la chasse est une femme gendarme (Perso j'aime bien suivre les enquêtrices, c'est plus subtil ), aux yeux vairons (signe des temps puisque l'on tend à retrouver, dans quelques romans, ce détail physique).
Sur les traces parallèles de la tueuse : une journaliste futée, un détective chevronné. Quelques stéréotypes certes chez les personnages secondaires, mais pas trop. Quant aux victimes, elles sont parfaitement cadrées dans leurs veuleries et leur assassinat ne déclenche aucune mansuétude.

En ce qui concerne le style j'ai apprécié les pincées d'humour
que l’auteur a parsemées dans ses dialogues ou dans les personnalités des protagonistes. De même que leurs craintes.
"La peur de l'échec. La violence des crimes. L'absence de piste sérieuse..."

Le style d'écriture est fluide et un rythme haletant réellement excellent. L'auteure a bien maîtrisé son sujet et le contenu de son roman et nous embarque dans l'univers de la tueuse avec des descriptions de scènes des plus crédibles. Elle réussit à parsemer des indices amenant à comprendre et cerner la personnalité du tueur depuis son enfance.
Le suspense en fait un livre totalement addictif.
Alors qu’est-ce que je pourrais lui reprocher ? J'ai eu beau chercher... je n'ai pas trouvé.

En conclusion : un excellent(issime) bouquin pour passer un bon moment sans prise de tête ?
Pour moi, certes oui.
(J'en mettrai ma tête à couper.)




L'auteure





Bibliographie

Avec des grands-parents anciens libraires, Céline Denjean a grandi au milieu des livres. Après avoir travaillé dans le domaine social, elle se consacre aujourd'hui à l'écriture. Elle est également l'auteur de Voulez-vous tuer avec moi ce soir ? (Nouvelles Plumes, 2015 ; Pocket, 2016).

Détails du produit


  • Broché: 504 pages
  • Editeur : Marabout (28 septembre 2016)
  • Collection : Marabooks
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2501114477
  • ISBN-13: 978-2501114479

jeudi 13 juillet 2017

Un Cri Søus La Glace & Camilla Grebe


Bonjour mes ami(e)s, voici la chronique de Jean-Louis;





Extrait 

"Malgré toutes les scènes de crime que j'ai examinées, tous les cadavres que j'ai vus, quelque chose dans la proximité avec la mort brutale et cruelle me donne encore la chair de poule. Peut-être est-ce de savoir à quel point ça va vite."

Quatrième de couverture; 

Emma, jeune Suédoise, cache un secret : son patron Jesper, qui dirige un empire de mode, lui a demandé sa main. Mais il ne veut surtout pas qu'elle ébruite la nouvelle. Deux mois plus tard, Jesper disparaît sans laisser de traces et l'on retrouve dans sa superbe maison le cadavre d'une femme, la tête tranchée. Personne ne parvient à l'identifier. Peter, policier émérite, et Hanne, profileuse de talent, sont mis en tandem pour enquêter...

Mon impression

La voie des thrillers scandinaves n’est donc pas sans surprises, et on peut toujours y trouver son bonheur. Comme ici.

Un polar extrêmement bien ficelé et remarquablement maîtrisé. L'écriture est habile, aiguisée chaque élément apporté par l'auteur a sa place et son importance, sans toutefois que cela apparaisse évident de prime abord.

Camilla Grebe a pris le parti de placer les personnages au centre et de faire graviter l’intrigue autour d’eux, et non le contraire. Et ce n'est pas évident de concilier un récit qui tient la route et des personnages qui sonnent juste. Aussi touchants qu’agaçants, ils mettent en valeur une intrigue bien pensée, intelligemment élaborée et des retournements de situation ahurissants.

Le roman est façonné avec maîtrise et avec un talent certain dans la psychologie des personnages.
C’est effectivement tout un art.




L'auteur




Nationalité : Suède 

Né(e) : 1968
Biographie : 


Cofondatrice de la Storyside, maison suédoise de livres audio.
" ça aurait pu être le paradis" est son premier roman, co-écrit avec Asa Träff, (née en 1970 et psychiatre spécialisée dans les troubles neuropsychiatriques et de l'anxiété.) 


Détails du produit.

  • Broché/Kindle:  448 pages
  • Editeur : Calmann-Lévy (1 février 2017)
  • Collection : Suspense Crime
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2702160212
  • ISBN-13: 978-2702160213


mercredi 12 juillet 2017

Malgré Elle & David-James Kennedy


Bonjour mes ami(e)s, voici une trio chronique.




Quatrième de couverture;


Paris, 2015. Les chemins se sont séparés. Tom est resté ce casse-cou qui faisait tomber les filles, profitant de la revente de sa boîte pour se laisser le temps de vivre. Jusqu’à ce jour où Lukowski, ancien d’Henri-IV envers lequel Tom se sent redevable, laisse deux messages désespérés, l’implorant de le retrouver.
Une fois sur place, il découvre la dépouille de son vieux camarade, flottant entre les rochers d’une lointaine côte suédoise. À l’intérieur de la maison voisine, un ordinateur portable et, sur l’écran, un défilé de photos accompagnées d’un mail menaçant. Emma ado, Emma adulte, Emma partout, sur chaque prise de vue. Qu’est devenue sa meilleure amie ? Qui était-elle réellement ? Pour qui et pour quoi devraient-ils tous payer après vingt-six ans ?



Extrait 


"Immersion dans les profondeurs d'un autre temps. La face obscure. Le seul endroit où le diable pouvait encore exister.
Des images préservées, cachées au plus profond de son cerveau...
Des éclats de vie qui attisaient sa haine. L'aube d'une descente aux enfers."



L'avis d'Orlane


Voilà, je viens de terminer cette pépite avec laquelle je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.
Il n'y a aucun temps mort, ça démarre simplement pour aller crescendo dans le suspense et l'action. Certains passages (notamment celui dans le téléphérique) sont tellement bien écrits que je me serais cru dans un film au côté de James Bond !!! Ce livre m'a également fait voyager dans des destinations de rêve. "Ressacs "avait été mon coup de cœur de l'année 2015 et je peux dire que "malgré elle" est mon coup de cœur de 2017 , bravo David-James Kennedy, tu es sur le podium de mes auteurs favoris et hâte maintenant de pouvoir te lire avec ton 3e opus


L'impression de Jean-Louis


C'est le premier roman de cet auteur que je lis.
Cela commence par nous plonger, il y a 26 ans en arrière, au sein de ce groupe d'étudiants parisiens dont la vie s'égrène entre le lycée, les amours, les concerts... Karen, Yann, Arno, Marion, Manu, Tom...et Emma.
Cependant, un drame va survenir et bouleverser l'ensemble de ces adolescents et bien des années plus tard, alors que leurs chemins se sont séparés, le passé refait surface.
Et les victimes vont se multiplier.
A partir de là, débute une course poursuite à travers le monde.

Des situations compliquées, des peurs, des angoisses, le tout à un rythme effréné.
Le récit m'a emporté dès le début, l'intrigue m'a tenu jusqu'au bout, les protagonistes sont attachants, il y a bon nombre de personnages (même si l'action est concentrée sur Tom et Emma), l'enchaînement des chapitres bien rythmé, les rebondissements nombreux et le sujet original.
Le résultat est à la hauteur.
Léger bémol : un petit essoufflement aux deux tiers du livre.
Mais c'est ensuite reparti pour une fin particulière, inattendue.
Et au final ? "The winner takes it all"



Le ressenti de Yaguelle

Ayant lu l'excellentissime "Ressacs" du même auteur, j'attendais avec impatience ce second opus. Mon attente n'en fut que plus satisfaisante en découvrant les premières lignes de cette intrigue.


Mes deux acolytes, Orlane et Jean-Louis, vous ayant déjà exposé leurs avis ci-dessus, je vais donc éviter les redondances de satisfactions et de félicités et vous soumettre mon ressenti sur le style et les tonalités du texte. 


D-J Kennedy nous offre ici une brique de +- 600 pages qui pourraient en décourager plus d'un, mais je vous rassure tout de suite, ce pavé se déguste tel un menu gastronomique. 


L'entrée en matière:


Une intrigue associant tous les ingrédients afin que votre lecture vous capte et fédère en vous une appétence envers ce thriller.

Le plat de résistance :


Le rythme est neveux, les chapitres sont condensés par une phraséologie fouillée et méthodique.

Les rebondissements et le suspense vous bousculent, ça remue, c'est vif et soutenu.  
Les ressentis sont multiples envers les personnages, vous les analysez et les psychanalysez pour comprendre ce qui les relie. Les questions fusent, vous cherchez des réponses, mais David brouille intelligiblement les pistes.
Les flashbacks vous apportent une perception et une compréhension du texte.
Le passé funeste qui lie ces amis est-il la clé? Pourquoi 26 ans après?
Qui manipule qui et pourquoi? Les irréprochables le sont-ils vraiment? 
Autant de questions auxquelles vous allez devoir répondre, mais méfiez-vous des apparences, les innocents sont souvent les coupables et les coupables le sont-ils indubitablement? 
Le dramatique et le tragique joueront avec vos nerfs et quand enfin vous déboucherez sur un pseudo-indice, votre jugement sera-t-il cohérent et adéquat?

Le dessert: 

Au travers de ce récit, l'auteur vous fera voyager d'un pays à l'autre de par un travail de recherche et de documentation considérable. 
Le final est juste déroutant et surprenant. 

Bref, ce thriller est un vrai de vrai et pour les amat(rices)eurs comme moi, je vous le recommande vivement. 



L'auteur 




Nationalité : France 

Né(e) à : Lille , 1969

Biographie : 
Petit-fils d'Irlandais né en France, David-James Kennedy, est l'auteur d'un premier roman, Ressacs (2014), pour lequel il a reçu le Grand Prix Sang d'Encre du festival du roman policier de Vienne. Il est pharmacien et vit dans la région de Lille.

L'idée de son premier roman, "Ressacs" (2014), est née lors d'une nuit de garde dans un hôpital militaire aujourd'hui désaffecté.


Détails du produit.


  • Broché: 576 pages
  • Editeur : Fleuve éditions (13 avril 2017)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2265116726
  • ISBN-13: 978-2265116726

vendredi 7 juillet 2017

L'Orme aux loups & Thierry Berlanda


Bonjour mes ami(e)s, voici la chronique de Jean-Louis




Extrait 


-Il est sur mes terres ! Il est donc à moi. Alors, j'en fais le serment sur le tombeau de ma chère femme Isabelle, c'est ce coutelas qui arrachera son coeur.
Ayant dit, il produisit une arme comme Fondari n'en avait jamais observée dans ses pérégrinations, et dont la seule vue le glaça....
-Non, le criminel n'est ni l'étranger ni son ours, mais bien un homme d'ici...qui souhaite vous atteindre vous-même, et y réussit d'autant mieux que vous ne songez pas à lui donner la chasse... qui sera le suivant ?"



Quatrième de couverture


L’Orme aux loups est un lieu-dit entouré de vignes et de forêts, au pied de la colline de Sancerre. Quelques années après le terrible siège de la ville protestante (1573) par les troupes du catholique duc de Bourges, une série de crimes insolites va replonger le village dans la peur. Les soupçons se portent d’abord sur un montreur d’ours italien de passage, mais on découvrira peu à peu que personne, ni même les garants du maintien de l’ordre, n’est vraiment sans tache.


Mon impression



Thierry Berlanda n'en finira pas de me surprendre.
Après nous avoir fait suivre les pérégrinations d'un "boiteux", subi la fureur d'un "Prince", assisté à un sacre nocturne, essuyé une tempête sur la route de Tombstone à Nogales, et s'être retrouvé cette année dans les faubourgs de Lagos (Naija) le voilà qu'il nous transporte en France, dans sa région natale... mais au XVII siècle.
(Il convient de préciser que l'écriture de L'Orme aux loups fut bien antérieure à Naija)
Et encore une fois, Thierry Berlanda, a su m'emporter avec lui.
L'Orme aux loups est un suspense médiéval intéressant et bien construit. Il se lit bien et une fois commencé on veut vraiment connaître la fin. Les personnages y sont intrigants. L'histoire addictive au plus haut point. Le récit est court (200 pages) rendant le rythme soutenu, sans longueurs.
Tous les ingrédients y sont réunis (manichéisme entre bons et méchant, assassinats, suspense, imagination et un peu d'ésotérisme). Avec, en plus, bien évidemment, la touche historique.
Thierry Berlanda y manie les émotions et joue avec nos nerfs avec beaucoup de talent. Une fois la première page tournée, on ne peut s'empêcher de vouloir avancer tellement on est happé par l'intrigue.
Soupçons, malaises, danger pour un jeu de dupe à la pression insoutenable. Du Dompteur d'ours au Bailli, qui mène réellement cette chasse à la vérité ? C'est haletant et l'auteur semble prendre un malin plaisir à nous balader.
Quant à la prose de Thierry Berlanda, ici elle adopte un style désuet, des mots anciens propres à l'époque (lieues, hardes, rosse, toises...), des expressions pleines de sel non dénuées d'un certain humour. J'ai eu la réelle impression de lire un roman contemporain au récit. Mais la plume de Thierry est toujours de bonne lignée et ce roman ne déroge pas à la règle.
Tout est parfait alors ?
Que nenni !
L'Orme aux loups je l'ai lu, mais pas dévoré. Je n'ai pas été scotché et cette impression m'a dérouté.
Ce n'est pour moi pas un polar.
Tout en qualités qu'il soit, le récit ne peut (et ne doit pas) soutenir la comparaison avec le dernier opus de l'auteur "Naija", un pur thriller sorti en 2017 et que j'ai adoré. (Signe que l'auteur va en s'améliorant et que son talent ne fait que grandir.)
Il est tellement différent... surprenant.
C'est un "bon" roman, mais pas un "grand" roman. C'est pourquoi selon moi on est dans le registre du sympathique, très bien exécuté, mais on n'atteint pas le "vraiment bon" ou le "se démarque".
Un bon roman, une belle histoire que l'auteur lui-même qualifie de "fantaisie historique drolatique à argument policier... " C'est exactement cela.
"C'est pourquoi, bien que l'histoire n'ait qu'un rapport adultérin avec la vérité, et que la vérité elle-même n'ait qu'un rapport intermittent avec le plaisir..." je vous invite à prendre plaisir à ce récit.
Un excellent récit de détente, de surcroît.




L'auteur





Nationalité : France 


Né(e) à : La Garenne , le 18 03 60

Biographie : 




Je vis à Paris et j'y écris nuit et jour (la nuit surtout). Trenet disait qu'il faisait des chansons comme un pommier fait des pommes. C'est ainsi que je fais des livres. Dans quel but ? Toucher et faire toucher ce qu'est l'humanité quand on l'a débarrassée de ces masques.
J'écris un roman (entre autre) à peu près tous les dix huit mois. Depuis une dizaine d'années, je me suis dit qu'il était temps de les partager. Parce que finalement un livre n'existe pas tant qu'il n'est pas lu. 

Thierry Berlanda est l'auteur de vingt romans très différents les uns des autres : suspense psychologique à fleur de peau dans "Tempête sur Nogalès" (Éditions NL), thriller pur dans "L'Insigne du Boiteux", "La Fureur du Prince" et "La Nuit du Sacre" (Éditions NL), et thriller SF dans son tout dernier roman, Naija.


Détails du produit

  • Poche: 210 pages
  • Editeur : Editions De Borée (18 mai 2017)
  • Collection : Polar
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2812920963
  • ISBN-13: 978-2812920967