Bonjour mes ami(e)s, voici une duo chronique de Yaguelle et Jean-Louis.
Extrait
"Elle se tient sur lui. Belle et furieuse. Lui, voudrait réagir mais ne le peut pas. Les liens qui l'enserrent l'en empêchent. Il sent une indicible terreur lui perforer le ventre quand elle écarte les bras et tend, entre ses mains, un long filin d'acier...
Mon Dieu, mais que fait-elle ? Il sens la légère morsure du filin d'acier qu'elle pose au dessus de sa glotte avant de l'enrouler autour de son cou. Panique ! Elle ne va tout de même pas... Il se sent défaillir. Son pouls file trop vite ! Non ! Il voudrait... il voudrait..."
"Elle avait dans l'œil une flamme spéciale. Aucune peur. Aucune panique. Aucune rage. Juste une placidité qui lui glaça immédiatement le sang. Elle tenait le couteau dégoulinant de sang dans une main et le dominait de toute sa hauteur."
"Il comprit ce qui venait de lui arriver lorsqu'il chercha l'air dans un bruit insupportable de gargouillis et de succion. Porta la main à son cou. Vit le rouge sombre de son sang dégouliner entre ses doigts. Et s'effondra. Du coin de l'œil, il aperçut les tennis de la tueuse...Alors qu'il mourait, les yeux écarquillés, il entendit la voix résonner tranquillement dans la nuit :
- Vous êtes là ... Bonsoir... Vous m'êtes sympathique. Je vous souhaite de ne jamais me retrouver."
Quatrième de couverture
Toulouse : Éloïse Bouquet, de la Section de Recherches de la Gendarmerie, découvre Maurice Desbals, un ingénieur a priori sans histoire, dont le corps décapité a fait l'objet d'une macabre mise en scène : sur le mur, un swastika tracé avec le sang de la victime et, au pied du lit, un tas de piécettes et des pétales de fleurs faisant penser à une offrande. La tête du défunt, quant à elle, demeure introuvable…
Vengeance, règlement de comptes, acte de barbarie à connotation sectaire ?
Alors que l’enquête peine à démarrer, un meurtre identique est perpétré un mois plus tard à quelques kilomètres de la ville rose. Le spectre redouté d’une tueuse en série s’inspirant de la déesse Kali se matérialise alors…
Tandis que le capitaine Éloïse Bouquet et son équipe, aidés par un profileur, tentent de remonter la piste de cette psychopathe hors norme, Amanda Kraft, jeune et ambitieuse journaliste d’investigation, et Danny Chang, détective privé enquêtant de son côté sur un prétendu suicide, mènent chacun de leur côté des enquêtes parallèles qui vont les mener jusqu’à l’antre de la tueuse…
L'avis de Yaguelle;
En attaquant ce roman, je ne m'attendais pas à une telle découverte.
Céline Denjean m'a conquise par une écriture élégante et décontractée. Le style est astucieusement elliptique et lapidaire avec un soupçon d'ironique et de drolatique qui dynamise votre lecture.
Tel un maelström, l'intrigue se déploie et vous embarque en ne vous laissant aucun moment de répit. Les chapitres sont compendieux et sans fioriture ce qui dynamise votre appétence livresque.
Les personnages sont excellemment conceptualisés par une maîtrise de l'imaginaire absolument accomplie. Le langage stylistique et la narration sont actuels et achevés avec cette personnalisation bien définie pour chacun des protagonistes.
Le suspense et le dramatique ont été minutieusement creusés pour vous donner un maximum de réalisme. Les descriptions criminalistiques des enquêtes sont explorées et apportent une authenticité des faits à l'intrigue.
L’incompréhension et l’invraisemblance, voire même le bizarre de ces enquêtes, pourraient vous sembler fallacieuses et pourtant, elles vont s’imbriquer les une aux autres tel un puzzle. La cruauté et le machiavélisme de cet assassin sont sans faille.
L'aspect psychologique et la victimologie sont décrits par un phrasé scientifique et technique expérimenté, en disant cela, je pense au travail de recherche et de documentation qu'a dû fournir l'auteure pour aboutir à ce résultat.
Tout au long de ma lecture, j'y ai ressenti cette exigence du perfectionnisme et cette volonté d’administrer au lectorat une délectation digne d'un grand vin millésimé.
Le pathétique et le tragique sont traités habilement et suscitent chez le lecteur une empathie envers certains protagonistes et à contrario une animosité et une véhémence pour d'autres. Les ressentis sont multiples, vous passez de l'enjouement à la contrariété en un clin d’œil. L'auteure quadrille et maîtrise avec brio une intrigue rondement menée.
Céline Denjean a osé nous proposer une femme comme serial killeuse ce qui est plutôt rarissime dans le domaine Thrillistique/Polar qui est majoritairement réservé aux hommes et cela m'a captivé et enthousiasmé de pouvoir accéder aux moindres pulsions et instincts de cette prédatrice sociopathe dépourvue d'humanité.
Bref, ce thriller noir est sans conteste une réussite. Ce pavé de 500 pages se déguste avec délice et vous apportera le plaisir des sueurs froides et du frisson.
En premier lieu, sachez-le, c’est un pavé de 498 pages. Mais l’auteure a très intelligemment découpé le récit en courts chapitres et chacun d'eux ajoute une pièce au puzzle.
“La fille de Kali” est un polar. Un vrai. A la base, donc, nous avons comme souvent la police contre un meurtrier (souvent un tueur en série). Mais ici ce n'est pas une seule enquête, mais trois différentes qui sont menées indépendamment les unes des autres. Toutes convergent. Bien que l'on sache très vite qui est l'auteur des crimes atroces, chaque chapitre suit alternativement le déroulement de chaque investigateur et in fine ces différentes enquêtes s’imbriquent pour nous faire découvrir le fin mot d’une histoire sanglante. C’est donc par plusieurs voies qu’on pénètre dans ce roman, passant d’un personnage à un autre, les suivant dans leur quotidien et leurs investigations. Ce choix permet d’éviter toute lassitude qui aurait pu apparaître avec un texte plus linéaire. Et le plus : on oublie le cliché de l’éternel inspecteur macho, alcoolique, divorcé et désespéré en rupture de ban de son métier et de la société. Cette fois, le flic qui mène la chasse est une femme gendarme (Perso j'aime bien suivre les enquêtrices, c'est plus subtil ), aux yeux vairons (signe des temps puisque l'on tend à retrouver, dans quelques romans, ce détail physique).
Sur les traces parallèles de la tueuse : une journaliste futée, un détective chevronné. Quelques stéréotypes certes chez les personnages secondaires, mais pas trop. Quant aux victimes, elles sont parfaitement cadrées dans leurs veuleries et leur assassinat ne déclenche aucune mansuétude.
En ce qui concerne le style j'ai apprécié les pincées d'humour
que l’auteur a parsemées dans ses dialogues ou dans les personnalités des protagonistes. De même que leurs craintes.
"La peur de l'échec. La violence des crimes. L'absence de piste sérieuse..."
Le style d'écriture est fluide et un rythme haletant réellement excellent. L'auteure a bien maîtrisé son sujet et le contenu de son roman et nous embarque dans l'univers de la tueuse avec des descriptions de scènes des plus crédibles. Elle réussit à parsemer des indices amenant à comprendre et cerner la personnalité du tueur depuis son enfance.
Le suspense en fait un livre totalement addictif.
Alors qu’est-ce que je pourrais lui reprocher ? J'ai eu beau chercher... je n'ai pas trouvé.
En conclusion : un excellent(issime) bouquin pour passer un bon moment sans prise de tête ?
Pour moi, certes oui.
(J'en mettrai ma tête à couper.)
L'auteure
Bibliographie
Avec des grands-parents anciens libraires, Céline Denjean a grandi au milieu des livres. Après avoir travaillé dans le domaine social, elle se consacre aujourd'hui à l'écriture. Elle est également l'auteur de Voulez-vous tuer avec moi ce soir ? (Nouvelles Plumes, 2015 ; Pocket, 2016).
Détails du produit
- Broché: 504 pages
- Editeur : Marabout (28 septembre 2016)
- Collection : Marabooks
- Langue : Français
- ISBN-10: 2501114477
- ISBN-13: 978-2501114479
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