lundi 14 mai 2018

Sœurs & Bernard Minier


Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique.






Quatrième de couverture.

Pauvres âmes déchues. Il a fallu que je vous tue...

Mai 1993. 

Deux sœurs, Alice, 20 ans, et Ambre, 21 ans, sont retrouvées mortes en bordure de Garonne. Vêtues de robes de communiantes, elles se font face, attachées à deux troncs d'arbres. 

Le jeune Martin Servaz, qui vient d'intégrer la PJ de Toulouse, participe à sa première enquête. Très vite, il s'intéresse à Erik Lang, célèbre auteur de romans policiers à l'œuvre aussi cruelle que dérangeante. 

Les deux sœurs n'étaient-elles pas ses fans ? L'un de ses plus grands succès ne s'appelle-t-il pas La Communiante ?... L'affaire connaît un dénouement inattendu et violent, laissant Servaz rongé par le doute : dans cette enquête, estime-t-il, une pièce manque, une pièce essentielle. 

Février 2018. 

Par une nuit glaciale, l'écrivain Erik Lang découvre sa femme assassinée... elle aussi vêtue en communiante. Vingt-cinq ans après le double crime, Martin Servaz est rattrapé par l'affaire. Le choc réveille ses premières craintes. Jusqu'à l'obsession. 

Une épouse, deux sœurs, trois communiantes... et si l'enquête de 1993 s'était trompée de coupable ? 

Pour Servaz, le passé, en resurgissant, va se transformer en cauchemar. Un cauchemar écrit à l'encre noire. 




Mon avis,

N'étant pas à mon premier Bernard Minier, mon encéphale était au taquet en sachant qu'une sortie d'un nouvel opus était imminente. En découvrant la quatrième de couverture, je peux vous dire que l'attente fut très longue....jusqu'à sa sortie. Dès réception du fameux sésame, je suis entrée en autarcie totale et bien m'en a pris.

Quel pied!!!! Je m'en explique.
Avec ce nouveau thriller, Bernard Minier s'est surpassé. 

Il nous offre une intrigue qui se visualise sur deux époques distinctes.


1993,

Les corps de deux sœurs sont retrouvés attachés à deux troncs d'arbres.
Faits troublants, elles sont vêtues en robes de communiantes et elles se font face.
Martin Servaz participe à sa première enquête à la PJ de Toulouse et ses soupçons se portent sur un célèbre écrivain.
Faits encore plus troublants, Erik Lang est l'auteur du roman policier à succès 
"La Communiante".
Les deux sœurs étaient ses fans les plus fidèles et les plus proches.
À cette époque, l'enquête prend un tournant dès plus surprenant.
Servaz n'est pas convaincue des évènements survenus et doute cruellement des conclusions. 


2018,

Martin Servaz est appelé sur une scène de crime dès plus déconcertante.
L'adresse de ladite " scène de crime " lui rappelle une affaire datant de 25 ans qui lui avait laissé le gout amer de la déception et de l’insuccès. 
Revoir Erik Lang dans ces circonstances est un choc qui réveille un passé ou les zones d'ombre ne demandent qu'à apparaitre au grand jour. 


Questions

Qui en voulait à l'épouse d'Erik Lang?
Pourquoi cette mise en scène lugubre?
Quels sont les dénominateurs communs entre l'enquête de 1993 et cet assassinat?
Les indices et les faits, corroborent-ils avec les explications d'Erik Lang?
Pourquoi l'épouse, de l'auteur à succès, est-elle vêtue en communiante? 
Y a-t-il des accointances avec l'enquête de 1993?
Quel message l'assassin veut-il faire passer? 


Autant de questions auxquelles Martin Servaz va devoir y répondre, mais cette fois-ci, il est seul maitre à bord, c'est lui qui mène l'enquête et pas question de laisser le moindre indice ou faits de côtés. Tout sera disséqué, analysé et examiné au grand dam d'Erik Lang.


Pour ceux qui, comme moi, connaissent la "série" Martin Servaz, vous serez ravis de retrouver notre flic, entre ses débuts à la PJ de Toulouse et de nos jours, étant maintenant capitaine. 
Je ne vais pas vous parler de ses précédents romans et vous soumettre l'idée de vous rendre illico chez votre libraire et vous procurer lesdits "romans" avant de vous lancer dans ce nouvel opus. Je vous dirais tout simplement que ce roman peut-être lu indépendamment des autres, mais pour une meilleure compréhension du personnage principal, il est préférable de les lire dans l'ordre. 

Ceci étant dit, Bernard Minier nous offre ici une genèse parfaitement maitrisée et cadrée. 
Le style "Minier" se bonifie et s'affirme au fur et à mesure de ses sorties livresques. La mécanique est excellemment bien huilée et j'en veux pour preuve, un final des plus fabuleux. 
J'ai cherché en me creusant les méninges, qui...et pourquoi.... 
Oui, mais...non, ce n'est pas logique....pas lui.... 
Et elle...comment est-ce possible.... 
Les chapitres fusent et votre encéphale s'emballe en cherchant encore et toujours, mais vous vous retrouvez sur une voie de garage sans comprendre les désirs machiavéliques et morbides du tueur. 
Les personnages ont une identité strictement définie et millimétrée par une justesse des rôles qui m'ont séduit. Votre attachement pour certains vous semblera contradictoire et même malsain.... 
L'auteur joue avec vous et vous manipule royalement, mais toujours avec cette désinvolture de la maitrise du suspense et une aisance du dramatique qui agace😉😆.


Bref, une intrigue diligemment rythmée avec une régulation du tragique qui tiendra votre encéphale en alerte maximale jusqu'au dénouement final. 
Perso, le meilleur pour moi de Bernard Minier! 




L'auteur 








Nationalité : France 

Né(e) à : Béziers (Hérault) , le 26/08/1960

Biographie : 

Bernard Minier est un auteur français de roman policier.


Bernard Minier grandit à Montréjeau au pied des Pyrénées, puis fait des études à Tarbes et à Toulouse avant de séjourner un an en Espagne. Il vit aujourd’hui dans l'Essonne en Île-de-France

Il fait d'abord carrière dans l'administration des douanes, comme contrôleur principal, tout en participant à des concours de nouvelles avant de franchir le pas et d'envoyer un manuscrit de roman à des éditeurs.

Il publie son premier roman, "Glacé", en 2011. Salué par la presse Glacé a très vite connu un large succès public et a été traduit ou est en cours de traduction dans une dizaine de langues, dont l’anglais. Il rencontre le même succès dans plusieurs pays européens.

"Glacé" met en scène le commandant Servaz, un policier de Toulouse profondément humain et lettré, confronté à une série de crimes aussi épouvantables qu'incompréhensibles dans les Pyrénées au cœur de l’hiver. Le roman obtient de nombreux prix dont le Prix Polar au Festival de Cognac et le Prix "Découverte" Polars Pourpres. Il a été adapté en série télévisée en 2017.

Son deuxième roman, "Le Cercle", paru en 2012, renoue avec le même personnage et se situe cette fois dans le milieu d’une petite ville universitaire du Sud-Ouest.

Ses romans privilégient les atmosphères oppressantes, la violence psychologique et des personnages complexes, ainsi que "l’attention qu’il porte aux décors, naturels en particulier".

http://www.bernard-minier.com/

https://www.facebook.com/bernard.minier 




Détails du produit

  • Broché: 480 pages
  • Editeur : XO (5 avril 2018)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2374480348
  • ISBN-13: 978-2374480343

vendredi 11 mai 2018

La Terre Des Morts & Jean-Christophe Grangé


Bonjour mes ami(e)s, voici ma chronique.





Quatrième de couverture.


Quand le commandant Corso est chargé d'enquêter sur une série de meurtres de strip-teaseuses, il pense avoir affaire à une traque criminelle classique.
Il a tort : c'est d'un duel qu'il s'agit. Un combat à mort avec son principal suspect, Philippe Sobieski, peintre, débauché, assassin.
Mais ce duel est bien plus encore : une plongée dans les méandres du porno, du bondage et de la perversité sous toutes ses formes. Un vertige noir dans lequel Corso se perdra lui-même, apprenant à ses dépens qu'un assassin peut en cacher un autre, et que la réalité d'un flic peut totalement basculer, surtout quand il s'agit de la jouissance par le Mal.



Mon avis,


Deux années d'attente...cela vous parait long? 
Hooo que oui! 😉
Mais avec Jean-Christophe Grangé, nous ne sommes jamais déçus.
La patience est une vertu qui porte toujours sa récompense avec elle.

Après Congo Requiem, que j'avais dévoré, JCG nous revient avec ce sublime thriller, La Terre des Morts.
Le talent de JCG se définit sous de multiples facettes. 
Au regard de ses précédents romans, l'auteur se réactualise chaque fois pour le plus grand plaisir de son lectorat. 
Ce nouvel opus n'échappera pas aux serials lecteurs qui, comme moi, apprécieront le style thrilleristique diaboliquement efficace du Maitre, avec son lot de rebondissements et de coups de théâtre judicieusement scénarisés par une mise en scène génialissimement orchestrée.  


Les faits,


Deux stripteaseuses assassinées de façon innommable.
Un flic, Corso, commandant au légendaire 36 Quai des Orfèvres, chargé de l'enquête. 
Un suspect, Sobieski Philippe, assassin, pervers, putride, sadique et obsédé, mais pas que.... Il a à son tableau de chasse, nombre de fans qui s’extasient devant son deuxième talent " La peinture ".  


L'intrigue se visualise sur trois chapitres distincts. 

Le premier est à lui seul, une description du milieu outrancier du porno avec son lot de déviances de toutes sortes. Mais ne vous méprenez pas, JCG vous explique et vous apprend des "choses" que vous ne soupçonniez même pas. 
Alors oui, le hardcore y est tranchant et aiguisé comme une lame de rasoir, mais dites-vous bien que dans ce milieu, le franc-parler y règne en Maitre absolu et que nous ne sommes pas dans un monde de bisounours. 
Comme notre commandant, Stéphane Corso, qui est un tantinet déjanté.... 
Oui, n’ayons pas peur des mots et soyons objectifs. 
Le passé de Corso n'a pas été une partie de plaisir et la vie ne l'a pas épargné, que du contraire. 
Ce milieu, il le connait à la perfection et d'ailleurs, son couple en  payera le prix fort! 
Ses rapports avec la hiérarchie sont, comme qui dirait, à la limite du " je-m'en-foutisme "et par-dessus le marché, ses méthodes d'approches policières sont, pour le moins, "cinglantes". 
Le style "Corso" n'y va pas avec le dos de la cuillère et sa réputation, au 36, est à l'image du personnage. Son professionnalisme est à la hauteur de sa ténacité. Un vrai pitbull...ne lâche jamais sa proie ou victime. 
Serait-il obsédé par cet "artiste-assassin"? On peut dire que oui! 


Le style


L'auteur suit un schéma narratif maitrisé par un phrasé à couper au scalpel.
Nous parlons d'un Maitre du genre, bien évidemment, mais JCG ne cesse d'impressionner ses lecteurs. Il manipule, oriente, manœuvre, pilote et triture votre esprit avec cette insolence déconcertante qui vous cloue les méninges. 
Vous êtes envoutés par une genèse des plus tordue et vous aimez cette dépendance qu'il vous impose sans que vous ne puissiez réagir à cet asservissement. 
Telle une toile d'araignée, le diabolique et la stylistique sont tissés avec une éloquence du dramatique à faire pâlir les meilleurs scénaristes du genre. 
La trame prend toute sa superbe par un tragique qui engendre indéniablement une addiction. Les ressentis foisonnent par dizaine dans votre esprit. 
L'atmosphère y est pesante. 
Les émotions s'imposent entre atrocités et inhumanité, mais aussi, par des personnages aux charismes énigmatiques qui vous sembleront pour certains, de vraies pourritures et pour d'autres vous ressentirez un attachement mitigé. Votre empathie en sera perturbée. 
Le génialissime de JCG est qu'il parvient en 600 pages à vous hérisser le poil et vous embarquer dans les abysses du mal le plus pernicieux. 


En conclusion,


Un thriller noir digne des meilleurs du genre et le topissime des Grangé pour moi. 
Je présume qu'il va certainement atterrir sur grand écran et cela sera mérité (en espérant un réalisateur digne de ce nom).
Je précise que ce thriller n'est pas à mettre entre toutes les mains. Un public averti est souhaité. En dire plus, non, foncez sans vous poser de question, c'est du très très grand Grangé. 😉





L'auteur








Nationalité : France 

Né(e) à : Boulogne- Billancourt , le 15/07/1961

Biographie : 

Jean-Christophe Grangé est un journaliste, reporter international, écrivain, scénariste et scénariste de bande dessinée.

Après des études de lettres à la Sorbonne aboutissant à une maîtrise sur Gustave Flaubert, il devient rédacteur publicitaire. En 1989, il se lance dans le journalisme comme grand reporter pour le National Geographic, Paris Match et le Sunday Times.
Il crée par la suite la société L&G pour faire des reportages en free lance. Ces derniers vont l'entraîner aux quatre coins du monde et lui rapporter plusieurs prix : Reuter en 1991, World Press en 1992. Ces enquêtes seront aussi une formidable source d'inspiration pour ces romans.

"Le Vol des cigognes", son premier roman, est publié en 1994. En parallèle de son travail littéraire, il écrit des scénarios pour le cinéma et la télévision.
Son second roman paru en 1998, "Les Rivières pourpres", ne passera pas inaperçu. Le succès auprès du public se confirmera d'ailleurs en 2000, année où le roman est adapté au cinéma.
En cette même année 2000 paraît "Le Concile de Pierre". En 2003, il publie "L'Empire des loups". En 2004 sort "La Ligne noire", premier tome d'une trilogie de romans sur la "compréhension du mal sous toutes ses formes."
Le succès ne se dément pas avec le deuxième volet de cette trilogie, "Le Serment des Limbes" sorti en 2007.
Parallèlement à sa carrière de romancier, il continue à travailler pour le cinéma : outre l'adaptation des Rivières pourpres, il a également écrit le scénario de Vidocq (de Jean-Christophe Comar dit Pitof en 2001) et a collaboré à la plupart des réalisations ou projets tirés de ses romans.
Il publie "Miserere "en 2008, "La forêt des Mânes" en 2009. En 2011 sort "Le Passager" ; il travaille aussi sur le scénario et la production de "Switch" de Frédéric Schoendoerffer avec Eric Cantona et Karine Vanasse.
Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma et à la télévision, il a été traduit dans une vingtaine de langue et est l'un des rares écrivains français dans son genre littéraire à être apprécié aux États-Unis.

site officiel : http://www.jc-grange.com/ 



Détails du produit


  • Broché: 560 pages
  • Editeur : Albin Michel (2 mai 2018)
  • Collection : A.M.THRIL.POLAR
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2226392092
  • ISBN-13: 978-2226392091
  • Dimensions du produit: 15,6 x 3 x 22,5 cm